Amin : Philippe Faucon ou l’art du portrait

Comme Samia (2001) ou Fatima (2015), le nouveau film de Philippe Faucon a pour titre le prénom de son personnage principal. Apparemment anecdotique, ce choix dit bien le goût du cinéaste pour l’art du portrait, un exercice qui suppose empathie et humilité. On retrouve ces qualités dans ce long métrage centré sur Amin (remarquable Moustapha


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Comme Samia (2001) ou Fatima (2015), le nouveau film de Philippe Faucon a pour titre le prénom de son personnage principal. Apparemment anecdotique, ce choix dit bien le goût du cinéaste pour l’art du portrait, un exercice qui suppose empathie et humilité. On retrouve ces qualités dans ce long métrage centré sur Amin (remarquable Moustapha Mbengue), Sénégalais venu en France pour travailler, et qui a laissé au pays femme et enfants. Tandis que les scènes de retrouvailles à Dakar oscillent entre complicité et embarras, il noue ici une liaison avec Gabrielle (Emmanuelle Devos), une infirmière divorcée chez qui il fait des travaux, situation qui crée autant de réconfort que d’inconfort. Mis en scène avec sensualité (Faucon sait filmer les corps et les gestes de ses acteurs), ce jeu de miroirs entre deux solitudes est enrichi par la présence de personnages secondaires confrontés eux aussi à une forme d’abandon : les collègues de chantier d’Amin, entre optimisme et résignation ; son épouse, belle figure de femme combative ; ou encore la fille de Gabrielle, ado qui cache ses blessures derrières son téléphone portable.

de Philippe Faucon
Pyramide (1 h 31)
Sortie le 3 octobre