CinémaPETIT ÉCRANCultureQUEER GAZEDIVINE GANGI.A. QUOI ?Le magazine
  • Article
  • 5 min

Une expo photo sur Bollywood à Londres

  • Emilio Meslet
  • 2019-11-06

Le photographe Philippe Lopez a capté les derniers instants d’un art indien en voie extinction : les affiches des films de Bollywood peintes à la main sur les murs des villes.

On a tendance à l’oublier mais sur la carte du cinéma mondial, l’Inde est une place centrale. Chaque année, environ 500 films sortent des studios d’Hollywood alors que Bollywood (mot-valise composé des mots Bombay et Hollywood, qui désigne le cinéma produit en Inde) compte 2 000 films et un nombre incalculable de stars. Histoires romantiques ou de rivalité, musique entraînante et chorégraphies endiablées composent le populaire socle du septième art version hindi.

Pour en assurer la promotion, la tradition voulait que les affiches soient peintes à la main sur les murs des bâtiments ou sur des immenses panneaux publicitaires dans les villes. Un art qui a fasciné Philippe Lopez, photographe à l’Agence France Presse (AFP) ayant vécu en Inde entre 2002 et 2005. En 2013, il était retourné dans le pays avec son appareil photo pour documenter cette pratique en voie de disparition, remplacée par les affiches imprimées beaucoup plus standardisées. Du 7 au 10 novembre, celui qui a notamment gagné le prestigieux World Press Photo Award en 2013 présente ses photos en noir et blanc à la 71aGallery à Londres. L’exposition s’intitule « Resonance : Screen to Street in India », «Résonance : de l’écran à la rue en Inde » dans la langue de Gérard Depardieu.

Ces peintures ne sont pas sans rappeler les mythiques affiches de films d’antan comme celles des premiers James Bond avec un 007 flegmatique et toujours revolver à la main. « Ce qui est intéressant dans ces peintures de Bollywood, ce sont les perspectives où le fusil est un peu plus gros que la tête. C’est comme les affiches de films des années 80 dans le monde occidental : elles sont très exagérées. C’est une réalité alternative. Souvent, ce n’est même pas ce qu’il y a dans le film, c’est autre chose, un média en soi. Vous avez le film et ensuite vous avez la peinture », a expliqué le photographe au site Little White Lies. Dans ses photos empreintes d’une certaine mélancolie, Philippe Lopez joue parfaitement sur les échelles entre ces immenses affiches et la vie quotidienne indienne envahie par les fictions. Ça vaut bien un petit détour par Londres…

Image : Mother of India de Mehboob Khan

Tags Assocíes

  • Bollywood

Inscrivez-vous à la newsletter

Votre email est uniquement utilisé pour vous adresser les newsletters de mk2. Vous pouvez vous y désinscrire à tout moment via le lien prévu à cet effet intégré à chaque newsletter. Informations légales

Retrouvez-nous sur