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L’énigmatique Christian Bale percé à jour par Arte

  • Emilio Meslet
  • 2019-11-26

Cela fait trente ans que Christian Bale squatte nos écrans. Mais, même après tout ce temps, on n’est pas sûr de bien le connaître. Alors Arte nous a filé un petit coup de main.

Parmi les acteurs contemporains, Christian Bale tient une place très particulière. Toujours star et souvent en retrait. Il n’a ni l’aura de Leonardo DiCaprio, ni le sex appeal de Brad Pitt, ni la force tranquille de Matt Damon ou le magnétisme de Tom Cruise. Christian Bale est autre chose : il est insaisissable. Au fil des performances, son corps se fait rachitique (Fighter, The Machinist), imposant (Vice) ou montagne de muscles (trilogie Batman). Il est tantôt psychopathe (American Psycho), tantôt bloc de vertu (Public Ennemies). A la fois agité de la gâchette (3h10 pour Yuma) et d’un calme à toute épreuve (Hostiles). Et à l’occasion de la sortie du très efficace Le Mans 66 de James Mangold, dans lequel il incarne le pilote automobile tête brûlée Ken Miles, Arte nous propose de revoir la lettre d’amour platonique que Laetitia Masson avait adressée, en vidéo en 2015, à cet acteur qui n’est jamais lui même.

« C’est, paradoxalement, quand je vous ai vu masqué que j’ai compris ce qui me plaisait en vous. ce qui faisait votre singularité, ce qui faisait votre force, et c’est précisément votre faiblesse, explique-t-elle. C’est ce petit défaut de prononciation, quelque chose comme un chuchotement en plus, une douceur dans la diction. C’est cette fêlure là qui me fait chavirer. »

Et c’est lorsque la réalisatrice égraine les cinéastes avec lesquels Bale a travaillé, qu’on réalise l’importance du bonhomme : « Michael Man, Terrence Malick, Herzog ». Liste non exhaustive à laquelle on ajoute Christopher Nolan, Todd Haynes, Jane Campion, Zhang Yimou ou encore David O. Russell. Plus qu’un grand comédien ou un immense transformiste, Christian Bale est donc avant tout le marqueur d’une époque remplie de « vies perdues, d’hommes à l’abandon, d’hommes désespérés, d’hommes effroyables, d’hommes furieux et excessifs », qu’il dépeint, au fil des années, avec une délicate outrance.

Cette déclaration de Laetitia Masson nous donne envie de retourner en salles, le voir enchaîner les tours de piste pour se sentir plus vivant dans Le Mans 66. Vous auriez tort de vous en priver…

Image : Le Mans 66 de James Mangold – Copyright 2019 Twentieth Century Fox

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