
Dimanche 5 mars à 20h, le chanteur et musicien néerlandais Jacco Gardner sera à la Cinémathèque française pour un ciné-concert consacré au Faust de Friedrich Wilhelm Murnau. Pendant 1h45, accompagné de Maria Pandiello au synthéthiseur et Nic Niggebrugge aux percussions, le musicien, d’habitude plutôt psyché, ajoutera une touche d’électro au chef-d’œuvre du cinéma muet. On est allé le rencontrer au Red Bull Studios Paris, en pleine préparation, pour lui parler du film (et du diable.)
Dans l’ensemble, votre musique est plutôt d’inspiration sixties, seventies, très lumineuse et mélodique. Comment l’avez-vous adaptée à ce film sombre et expressionniste des années 1920 ?
J’avais déjà commencé ce travail avec mon deuxième album dans lequel j’avais proposé des sonorités plus dark, plus électroniques, pour créer une ambiance plus étrange et effrayante. La musique électro, ça marche très bien sur Faust, ça nous transporte autre part : je voulais que ce soit comme une hallucination sans drogue.
Vous connaissiez l’œuvre de Murnau avant ?
Non, c’est Maria qui m’a initié au film dont elle est archi fan. Quand elle me l’a montré, j’étais scotché, je n’avais jamais rien vu de tel. Je me suis tout de suite senti fortement lié à cette œuvre.
Maintenant que vous connaissez bien le film de Murnau, que vous inspire ce motif du pacte avec le diable ?
Je sens quelque chose de contradictoire chez Faust. L’ange et le démon sont en lui. Il développe des pouvoirs de création : il pense que c’est un cadeau du ciel et en même temps, il se sent maudit. Ça m’interroge : je me demande toujours si ce que je crée est bon ou mauvais, mais il faut dépasser cette crainte.