CANNES 2025  · Le palmarès le plus probable selon la rédac

« C’est la fin », comme chanterait Juliette Armanet, qui avait ouvert le bal cannois le 13 mai dernier en jouant le rôle principal de « Partir un jour », film d’ouverture. En cette fin d’édition, on a vu la totalité des 22 films en Compétition. La rédac partage avec vous ses pronostics sur le palmarès, dévoilé ce samedi 24 mai.


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PALME D’OR

Sentimental value de Joachim Trier

La chronique familiale du cinéaste norvégien (Julie (en 12 chapitres)) est d’une profondeur émotionnelle et narrative éblouissante. Il y raconte l’histoire d’un cinéaste septuagénaire (Stellan Skarsgård) qui tente maladroitement de renouer, à travers un film qu’il s’apprête à tourner et pour lequel il engage une jeune actrice américaine (Elle Fanning), avec ses deux filles adultes (sublimes Renate Reinsve et Inga Ibsdotter Lilleaas).

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GRAND PRIX

Sound of Falling de Mascha Schilinski

Brillante voix émergente du cinéma allemand, Mascha Schilinski débarque en Compétition à Cannes avec son deuxième long-métrage. Dans cette fresque existentielle, tour à tour virtuose, macabre et allégorique, la cinéaste raconte, sur un siècle, quatre générations de femmes dans une ferme de l’Allemagne rurale. Permanence des abus, héritage de la violence masculine et de la culpabilité, souvenirs du corps féminin qu’on muselle :  Sound of Falling est un film labyrinthique sur la mémoire traumatique. Rencontre avec sa réalisatrice.

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© Victor Juca

PRIX DE LA MISE EN SCÈNE

L’Agent secret de Kleber Mendonça Filho

Le cinéaste brésilien (déjà auréolé d’un Prix du jury à Cannes en 2019 pour Bacurau) signe un grand film-fleuve dont le héros, incarné par Wagner Moura, tente d’échapper à des tueurs dans le Brésil dictatorial de 1977. Rencontre sur la Croisette avec Kleber Mendonça Filho, ancien critique de cinéma qui garde derrière ses airs de cinéaste établi une curiosité et une colère intactes.

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PRIX DU SCÉNARIO

Un simple accident de Jafar Panahi

Le réalisateur iranien raconte l’enlèvement d’un homme que des victimes de la dictature iranienne soupçonnent d’être leur ancien geôlier. Un récit frontal et engagé, qui oscille entre comédie, thriller et drame, que Jafar Panahi a de nouveau tourné clandestinement.

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The Mastermind de Kelly Reichardt (c) Filmscience

PRIX DU JURY

The Mastermind de Kelly Reichardt

Avec The Mastermind, la reine du cinéma indé US Kelly Reichardt revisite le film de braquage pour en renverser les codes et épingler son personnage masculin qui se pense en génie du mal (d’où le titre, ironique) mais se révèle dans toute sa médiocrité. Le génial Josh O’Connor campe ce père de famille qui échafaude le vol de toiles abstraites dans un musée puis part mollement en cavale quand il est soupçonné par la police et que sa femme (Alana Haïm), dégoûté par son comportement, le lâche. Le tout dans une ambiance de révolte contre la guerre du Viêt-Nam, au début des années 1970. Un grand film à déflagration lente par l’une de nos cinéastes préférées.

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© Pyramide Distribution

PRIX D’INTERPRÉTATION MASCULINE

Sergi López pour Sirat d’Oliver Laxe

Dans Sirat  d’Oliver Laxe, il incarne Luis, un père désespéré, lancé à la recherche de sa fille disparue. Époustouflant dans un rôle profondément tragique, l’acteur espagnol a vécu une expérience hors-norme.

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La Petite dernière de Hafsia Herzi

PRIX D’INTERPRÉTATION FÉMININE

Nadia Melliti dans La Petite dernière de Hafsia Herzi

Magnétique et désarmante de naturel de film de Hafsia Herzi, elle irradie avec une justesse qui bouleverse.

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© Jean-Louis Fernandez

PRIX SPÉCIAL

Nouvelle Vague de Richard Linklater

C’est un portrait de Jean-Luc Godard (incarné par le parfait Guillaume Marbeck) en cancre burlesque de la Nouvelle Vague que nous sert le cinéaste américain dans son jubilatoire making of fictif d’ À bout de souffle. Un hommage comme un manifeste pour un cinéma léger, malicieux et anarchisant.

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CAMÉRA D’OR

Pillion de Harry Lighton

Film queer et cuir, Pillion ose le mariage réussi du cru et des sentiments. Une histoire de soumission et d’émancipation racontée comme une romcom. Aussi sexy et troublant qu’étrangement doux et mignon.

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