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Top absurde #3 : Quentin Dupieux tout en cheveux et en poils

  • Enora Abry
  • 2024-02-07

Parce qu’il est absurde mais pas complètement idiot d’enfermer le cinéma dans des tops, la rédaction de TROISCOULEURS vous livre les classements les plus insensés du septième art. Aujourd’hui : les meilleures moustaches, barbes et autres coupes de cheveux chez Quentin Dupieux.

Cette semaine, Quentin Dupieux nous régale avec Daaaaaali!, une ode délirante au peintre surréaliste, aussi bien connu pour ses horloges coulantes que pour sa maxi-moustache. Ces quelques poils au-dessus des lèvres ont visiblement électrisé le cinéaste à la barbe XXL, qui leur a donné de multiples formes incongrues : frisés, rebiqués, laqués. Cette obsession n’est pas nouvelle chez Quentin Dupieux, qui a d’ailleurs sorti l’album Moustache (sous le nom de Mr. Oizo) en 2005. De quoi nous donner une idée : traquer les barbes, les moustaches et les coupes de cheveux abracadabrantesques - et révélatrices - qui jalonnent sa filmographie.

#1 Nonfilm (2001)


Pour les amateurs de cheveux et de poils, rien de tel que la crinière et la super-barbe du musicien Sébastien Tellier. Par chance, il est un ami de longue date de Quentin Dupieux qui en a fait l’un des personnages principaux de sa première réalisation Nonfilm (alors signé Mr. Oizo). Ce court métrage porte bien son nom, tant le spectateur n'a pas le sentiment d'assister à un film, mais plutôt à un documentaire ou un délire sous acide? En plein milieu d’un désert, une équipe de tournage tombe sur un jeune homme (incarné par Kavinsky) et lui demande de jouer une scène.

Impossible de résumer la suite tant on perd pied entre la réalité et la fiction. Au milieu de ces situations - toutes plus absurdes les unes que les autres - Sébastien Tellier, qui joue l’un des acteurs, erre sans but avec sa dégaine de hippie des années 1970. Avec sa clope au bec et son je-m-en-foutisme total, il résume à lui seul l’essence de ce premier film. 

>>> Pour découvrir Nonfilm, rendez-vous gratuitement sur la chaîne Viméo de Quentin Dupieux.

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#2 Le Daim (2019)

On dirait que Dupieux apprécie le look “des ratés”, et force est de constater qu'il va excessivement bien au héros du Daim, ce quarantenaire tellement in love de sa veste en daim qu’il veut en faire le seul et unique blouson du monde. Pour camper ce personnage fou (qui n’hésite pas à voler, à bruler et à tuer pour atteindre son objectif), Dupieux a affublé Jean Dujardin d’une maxi-moustache et d’une maxi-barbe grisonnante, qui n’est pas sans rappeler celles du réalisateur. Morale de l'histoire : rien de tel quel qu'une pilosité prononcée pour faire son autoportrait caché.

Avec son chapeau de cow-boy, son pantalon trop grand (avant qu’il n’en achète un en daim bien sûr) et sa chemise à carreaux délavée, il est la parfaite personnification du looser (qu’une serveuse prendra d’ailleurs pour un réalisateur de film X). Mais qu’importe ce que disent les rageux, “T’as vu le style de malade ?”.

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#3 Mandibules (2021)

Quentin Dupieux a osé le fashion faux pas, avec une coupe mulet frisée (cette immondice des années 1980 que votre père affirme n’avoir jamais portée). Pour sa première apparition chez Quentin Dupieux, David Marsais n’a pas été épargné. Son compère du Palmashow, Grégoire Ludig, en a aussi pris pour son grade avec une barbe de trois jours et des cheveux longs, bien plaqués avec une raie au milieu. 

Ces looks - bien ridicules, soyons francs - s’accordent parfaitement avec l’esthétique eighties solaire de ce film au synopsis barré : deux amis se donnent pour mission de dresser une mouche géante retrouvée dans leur coffre. Ici, la pilosité volontairement ridicule des personnages est aussi une façon de les placer dans un hors-temps absurde, de signifier la bulle de bêtise et de candeur dans laquelle ils évoluent.

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#4 Fumer fait tousser (2022)

Monsieur Lellouche, qu’est-ce que c’est que cette beubar ? Pour incarner le dirigeant de l’unité spécial TABAC FORCE (chargé de promouvoir le mouvement anti tabac), l’acteur s’est fait pousser une barbe calquée sur celle de Tony Stark (avec les contours bien dessinés) mais aux couleurs de la chevelure de Cruella d’Enfer (avec ce mélange de blanc et de noir). Cette dégaine qui pourrait être celle d’un grand méchant des films gangster ne survit pas au ridicule de la combinaison en lycra bleu et argenté. La ringardise est à son top (et ça ne nous déplaît pas). 

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#5 Yannick (2023)

Pensez-vous que Pio Marmaï puisse un jour avoir l’air imbécile ? Quentin Dupieux a rendu cela possible grâce à une moustache touffue et une coupe de cheveux bien ridicule (qui ose encore une mèche plaquée de nos jours?). Dans cette farce à huis-clos, Pio Marmai interprète un acteur dont la pièce vient d’être interrompue par un jeune gardien de nuit (incarné par l’excellent Raphaël Quenard) armé d’un pistolet, et mécontent de la qualité de ce vaudeville ridicule.

Avec sa chemise à manche courte, il est le parfait portrait du petit arrogant qu’on déteste. Il aura d’ailleurs l’occasion de le prouver lors d’un long monologue sur l’importance de l’art et la performance, qui finit en eau de boudin - à voir absolument.

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#6 Daaaaaali! (2024)

On ne pouvait terminer ce top sans mentionner une dernière fois Daaaaaali! qui livre une diversité de moustaches impressionnantes, puisque 5 acteurs différents incarnent le peintre espagnol. Noires ou blanches, elles défient la gravité et pointent orgueilleusement vers le ciel (Quentin Dupieux devrait nous donner la marque de ce gel très efficace). Même si on les aime toutes, on a tout de même une petite préférence pour la plus inattendue : celle d’Anaïs Demoustier. Pour toutes les découvrir, rendez-vous en salles.

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