CinémaPETIT ÉCRANCultureQUEER GAZEDIVINE GANGI.A. QUOI ?Le magazine
  • News
  • Entretien
  • Article
  • 3 min

Speedy Graphito interviewé par Anselmo, 8 ans

  • Cécile Rosevaigue
  • 2022-01-02

Anselmo, 8 ans, a interviewé ce pionnier du street art reconnu dans le monde entier. Toujours très colorées, ses œuvres font référence au monde de l’enfance, aux héros de BD et de dessins animés, et sont exposées en ce moment à Paris, au Musée en herbe.

C’est toi qui as trouvé ce nom, Speedy Graphito, ou ce sont tes parents ?

C’est moi ! Je dessinais sur les murs, dans la rue, et, comme c’est interdit, je ne voulais pas qu’on sache qui j’étais ! Si j’avais signé mes graffitis de mon vrai nom, on aurait pu aller voir mes parents et leur dire : « Dites donc, votre fils fait de sacrées bêtises, là ! »

Qu’est-ce que ce nom veut dire ?

Speedy, ça veut dire « vite ». Comme on n’a pas le droit de dessiner dans la rue, il fallait aller vite. Et Graphito, c’est pour rappeler les mots « graffitis » et « graphisme ». J’ai inventé un nom qu’on retient facilement.

Tu avais peur de la police ?

Oui, et il m’est arrivé de me faire prendre. Ils me demandaient : « Mais pourquoi vous faites de la peinture sur les murs ? » Moi, je répondais : « Le mur, il est moche ; je peins sur un mur abîmé, pas sur un mur tout neuf. » Généralement, ils me confisquaient mon matériel de peinture et ils me laissaient repartir.

Marie Papillon interviewée par Adèle, 15 ans

Lire l'interview

Tu as commencé à quel âge ? Est-ce qu’à 8 ans tu le faisais déjà ?

Non, j’ai fait mon premier graffiti vers 17 ans, dans une rue juste à côté de chez moi.

Tu te souviens de ce que tu avais dessiné ?

Oui, je me suis représenté avec une dame qui me courait derrière et un robot qui courait derrière la dame. Mais, avant de peindre sur les murs, je dessinais déjà beaucoup.

Cyril Dion interviewé par Alexandre, 13 ans

Lire l'interview

Est-ce que tu dépassais quand tu faisais des coloriages ?

Peut-être un peu, parce que j’ai toujours aimé faire ce qu’il ne faut pas faire. Il y a les choses qu’on apprend à faire, et celles qu’on a terriblement envie de faire ; il faut réussir à faire un peu des deux.

Peut-être que si tu avais toujours bien écouté et juste fait ce qu’il faut faire, tu ne serais pas peintre aujourd’hui ? Et ce serait dommage, parce que tu adores ton métier.

Voilà, c’est ça. Et puis aussi, parfois, quand tu dépasses, quand tu renverses de l’encre ou de la peinture et que tu fais une tache sur ton dessin, eh bien tu te rends compte que c’est encore plus joli qu’avant. Si la tache a une forme d’ours, par exemple, tu te dis : tiens, et pourquoi pas continuer sur cette idée d’ours ? Quand je travaille, j’aime les imprévus. Il faut qu’il y ait des surprises pour que ce soit drôle.

On dirait que tu aimes bien rigoler, mélanger les choses ou faire des jeux de mots, comme avec ton personnage Lapinture ?

Oui, c’est vrai, j’aime les mots, les couleurs. Il y en a beaucoup dans mes toiles. Je veux que mes tableaux soient joyeux et qu’ils mettent les gens de bonne humeur. J’aime jouer avec la pop culture.

Qu’est-ce que ça veut dire, « pop culture » ?

C’est la culture populaire. Dans mes tableaux, j’utilise des éléments de la vie quotidienne, comme des personnages de dessins animés, de BD, des logos… Si je mets Mickey ou Blanche-Neige dans un tableau, cela attire l’œil des gens, qui vont ensuite regarder le tableau plus précisément et découvrir plein d’autres choses dans ma peinture.

Ton travail est montré au Musée en herbe. Est-ce que tu aimes faire des expositions pour les enfants ?

Quand ils m’ont proposé d’exposer chez eux j’étais très heureux, parce que mes meilleurs souvenirs remontent à l’enfance. J’aime l’idée que l’on partage des références entre générations. Par exemple, dans la première salle, il y a une bibliothèque…

… Ah oui, il y a des albums de Rahan !

Oui, et, quand les parents entrent dans la pièce, ils disent à leur enfant : « Ah ! Regarde, je lisais ça quand j’avais ton âge ! » Cela permet aux enfants de découvrir l’univers de leurs parents quand ils étaient petits, et je pense que c’est rigolo pour tout le monde !

Rakidd interviewé par Adèle, 15 ans

Lire l'interview

« Mondes imaginaires. Speedy Graphito », jusqu’au 22 octobre 2022 au Musée en herbe, dès 3 ans

PROPOS RECUEILLIS PAR ANSELMO (AVEC CÉCILE ROSEVAIGUE)

PHOTOGRAPHIE : Marie Rouge pour TROISCOULEURS

Inscrivez-vous à la newsletter

Votre email est uniquement utilisé pour vous adresser les newsletters de mk2. Vous pouvez vous y désinscrire à tout moment via le lien prévu à cet effet intégré à chaque newsletter. Informations légales

Retrouvez-nous sur