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« Que m’est-il permis d’espérer » de Raphaël Girardot et Vincent Gaullier : éternel exil
- Quentin Grosset
- 2022-03-28
En s’immergeant pendant un an et demi dans le centre de premier accueil de porte de la Chapelle, fermé en 2018, les documentaristes Raphaël Girardot et Vincent Gaullier (« Avec le sang des hommes ») éclairent l’attente kafkaïenne vécue par les migrants lorsqu’ils arrivent en France.
C’était une « bulle » de 900 mètres carrés, installée aux abords de la porte de la Chapelle, dans le XVIIIe arrondissement de Paris. Gérée par l’association Emmaüs Solidarité, elle a constitué pendant dix-huit mois d’existence un premier passage pour environ 25 000 migrants, des hommes seuls qui y étaient hébergés cinq à dix jours avant d’être fixés sur leur situation administrative.
C’est donc ce temps de transit, avant la décision de la préfecture de les accueillir ou pas en France, que filment avec écoute et empathie Raphaël Girardot et Vincent Gaullier. Plaçant le récit de ces exilés au cœur de leur documentaire, ils captent cette attente qui paraît interminable – et par là leur inquiétude, leur fatigue, leur chagrin, mais aussi leur espoir et la solidarité qui se crée entre eux.
Les cinéastes documentent également la détermination des associations qui tentent au mieux d’organiser ce premier accueil, en expliquant les démarches à faire, en donnant une assistance médicale et psychologique, en prêtant des vêtements ou en offrant de la nourriture. Comme pour contrebalancer la violence administrative subie ensuite par ces hommes, qui apparaît dans toute sa confusion et sa brutalité.
Que m’est-il permis d’espérer de Raphaël Girardot et Vincent Gaullier, DHR/À Vif Cinéma (1 h 48), sortie le 30 mars.
Images: © DHR