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À voir sur les plateformes : "Fish Tank" d'Andrea Arnold, "Drive My Car" de Ryusuke Hamaguchi...

  • Lily Bloom
  • 2024-05-13

Notre sélection de pépites à ne pas manquer sur les plateformes en ce moment.

Fish Tank d’Andrea Arnold (2009)

La grisaille anglaise, les barres HLM ternes dans lesquelles errent des ados maquillées comme des camions volés, on est en terrain connu et pourtant, Andrea Arnold réussit à nous subjuguer avec l’histoire de la jeune Mia, en prenant la tangente face à un naturalisme social de circonstances.  Elle accompagne, caméra vive, la métamorphose de la jeune fille (interprétée par l’éblouissante Katie Jarvis), son éveil à la sexualité et à la danse dans une tension érotique radioactive avec Michael Fassbender, son beau-père canaille qui est, disons-le, à tomber.

France de Bruno Dumont (2021)

Le film raconte, sur le mode de la satire, la chute brutale de France (Léa Seydoux), une journaliste star réalisant soudain toute la vacuité de son existence quand sa voiture percute un garçon pauvre. La satire acerbe, à gros traits, se fissure et laisse entrevoir des percées de lumière, tandis que la musique de Christophe s’envole. Bruno Dumont nous jette des images volontairement criardes, outrancières, hideuses, comme l’on jetterait des ordures par la fenêtre ; le personnage de France et son entourage (Blanche Gardin est exceptionnelle) sont des êtres exécrables et vides. Mais quelque chose résiste à la farce, lui échappe, et ce petit quelque chose est d’une grâce absolue.

Drive my Car de Ryusuke Hamaguchi (2021) 

En adaptant un extrait du recueil de nouvelles Des hommes sans femmes de Haruki Murakami, Hamaguchi réalise un film que l’on peut qualifier de « parfait ». Le dispositif est simple : une Saab rouge, avec à l’intérieur un metteur en scène de théâtre endeuillé, Ysuke, et la chauffeuse qui le mène aux répétitions, Misaki. Au fil de leurs allers-retours à Hiroshima, leurs échanges deviennent plus intimes et bouleversants. Comme dans la pièce Oncle Vania, qu’Ysuke répète inlassablement, il est question d’amour, de deuil et de désarroi existentiel. On se laisse emporter par la grâce du film, qui est à ce jour le chef d’œuvre du réalisateur de Senses et Asako I & II. 

Mustang de Deniz Gamze Ergüven (2015)

Début de l’été, dans un village turc reculé au bord de la mer Noire, cinq jeunes sœurs fougueuses à la beauté irréelle chahutent avec des garçons sur la plage. Leur insouciance déclenche un scandale et leur monde bascule. Leur oncle décide de les couper du monde, transformant la maison familiale en véritable prison. Mais les jeunes filles ivres de jeunesse et de liberté entrent en résistance, comme les sœurs Lisbon de Sofia Coppola (The Virgin Suicides) avant elles. Pour son premier film, Deniz Gamze Ergüven signe un conte pop solaire et enragé qui célèbre la féminité dans toute son incandescence.

Mon Petit Renne de Richard Gadd (série, 2024)

Basée sur l’histoire vraie de son créateur, la série raconte le cauchemar vécu par un jeune humoriste, harcelé par une femme rencontrée par hasard. On sait que l’on peut faire confiance à Netflix quand il est question de nous abreuver de true crimes glauques, mais le succès fulgurant de cette mini-série va au-delà de son emballage de thriller voyeuriste léché. Plus la série avance, plus elle devient complexe et trouble, voire carrément malaisante, et cela faisait longtemps qu’une fiction n’avait pas osé s’aventurer si loin dans les terres politiquement incorrectes.  Attention, on ne sort pas de cette série indemne.

Pulp Fiction de Quentin Tarantino (1994)

Tarantino nous entraine avec une fureur pop et burlesque dans une odyssée sanglante. Le film entremêle les histoires de petits malfrats de Los Angeles : des tueurs bavards (Samuel L. Jackson et John Travolta), une femme de parrain de la pègre accro à la cocaïne (Uma Thurman), un boxeur payé pour se coucher (Bruce Willis)…. Présenté au Festival de Cannes 1994, Pulp Fiction y reçut un accueil triomphal et décrocha la Palme d’or décernée par le jury de Clint Eastwood. Chef d’œuvre méta jouissif, déjanté, furieux, le film n’a pas volé son statut d’œuvre culte. C’est simple, tout y est culte.

Image : © 3B Productions

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