PETIT ÉCRAN · « The Bear » saison 2, sur Disney+ : ces nouvelles saveurs qui nous font dire qu'elle est très réussie

Comme un grand plat qui distillerait ses saveurs complexes les unes après les autres, toutes les (bonnes) séries ont un thème, absolument évident, qui s’écarte peu à peu pour laisser place au vrai sujet. Pour The Bear, qui raconte le parcours de Carmy Berzatto, jeune chef habitué aux étoilés finalement obligé de reprendre le restaurant familial, le thème est évidemment la cuisine. Mais ce qui remonte à la surface, au terme de la cuisson à feu vif de chaque épisode, c’est d’abord l’histoire d’une reconstruction. L’excellente série de la chaîne américaine FX, proposée en France par Disney+, n’a d’autre préoccupation que de savoir si ses personnages parviendront, in fine, à apprivoiser leurs traumas pour trouver un semblant d’équilibre.

En saison 1, Carmy (Jeremy Allen White, vu dans Shameless) devait surmonter le décès soudain de son frère pour maintenir à flot leur sandwicherie. En saison 2, le voici avec son équipe, attelé à l’ouverture d’un nouveau restaurant, que sa jeune cheffe Sydney (Ayo Edebiri) rêve gastronomique. La reconstruction est littérale - il faut rénover les lieux - mais surtout symbolique, car il est impossible de tenir un tel projet à bout de bras quand on vacille. De l’angoisse, des fracas et des doutes permanents, il faut faire naître quelque chose de bon et beau.

Si elle reprend les ingrédients du succès de ses débuts, notamment son montage frénétique et sa bande-son pointue, cette suite de The Bear élargit sa focale, en consacrant des épisodes entiers aux autres membres de la brigade. Derrière le fracas permanent d’une série dans laquelle on crie beaucoup émerge avec finesse les portraits splendides de ces hommes et ces femmes à la fois entièrement dévoués à leur travail et toujours menacés d’être engloutis par lui.

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