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L’album du mois : « Colourgrade » de Tirzah

  • 2021-09-10

Après « Devotion » (2018), classique instantané de R&B minimaliste et amoureux, Tirzah chante la douceur du sentiment maternel sur un album parcourant toutes les couleurs du spectre lumineux.

Photographie intime d’une année où la Londonienne jouait régulièrement sur scène, Colourgrade a été enregistré entre la naissance de ses deux enfants, avec ses alliés et amis Micachu et Coby Sey. On retrouve la patte singulière de la compositrice et productrice Mica Levi sur ces arrangements lo-fi juxtaposant beats séminaux et boucles faites main de guitares légèrement saturées ou de synthétiseurs nimbés de souffles et d’échos.

Sur ces structures hypnotiques aux textures grésillantes, parsemées de perturbations doucement dissonantes, la voix blanche et comme engourdie de Tirzah chante l’amour d’une mère pour son enfant en mots simples (« You got me / I got you / We made life / It’s beating » sur « Beating »), entre berceuses soul (« Sleeping ») et hymnes solaires (« Send Me »), nocturnes et épiphanies. « Le titre Colourgrade convient à ces chansons, nous explique Tirzah lors d’un entretien vidéo, parce qu’elles oscillent entre lumière et obscurité et que c’est ce qui fait apparaître les couleurs. »

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Sur la pochette, on voit la chanteuse vêtue d’un habit reflétant la lumière tourner les pages d’un livre de recettes coloré. « Je trouve que ça illustre bien la dimension spirituelle de la maternité, mais aussi la vie de tous les jours, à laver, nettoyer… J’aime ce méli-mélo d’émotions. » Évoquant les mélodies lunaires d’Arthur Russell ou la soul sensuelle de D’Angelo, ce nuancier intimiste et familial s’offre comme un cotonneux cocon où se lover l’automne approchant. 

Si ton album était un film

« The Tribe [drame ukrainien tourné en langage des signes, ndlr], pour sa capacité à forcer le spectateur à réfléchir intuitivement à l’intrigue ; Fargo de Joel Coen, pour la présence du personnage de Marge [policière jouée par Frances McDormand, ndlr] et le fait que sa grossesse, qu’elle vit en poursuivant son travail, soit à peine mentionnée dans le film ; Soul Food [série dramatique qui met en scène la vie d’une famille afro-américaine à Chicago, ndlr], pour sa description de la famille et de la communauté. »

Photo : Lillie Eiger

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