mk2 rend hommage à Jean-Luc Godard à travers une programmation spéciale

Godard ouvrier de la modernité, Godard expérimentateur formel, Godard habile observateur des cruautés humaines : le cycle que les cinémas mk2 consacre au réalisateur sera l'occasion de redécouvrir à travers quatre films les différents visages, politiques, esthétiques de sa première période. Avec À bout de souffle (1959), JLG pastiche le film noir pour le teinter de mélancolie, en confiant à Jean-Paul Belmondo le rôle d'un petit voyou raté à la recherche d'un absolu inatteignable. Il le retrouvera pour Pierrot le fou (1965), road-movie anarchiste qui explore autant l'ambition illusoire de trouver la liberté dans la fuite que la désagrégation du couple.

Un canevas conjugal que Jean-Luc Godard creuse avec précision dans Le Mépris (1963), adaptation d'Alberto Moravia tourné dans les studios de Cinecitta à Rome. Film sur un film, mais surtout observation pathologique et froide d'un couple (Michel Piccoli et Brigitte Bardot) qui s'embourbe dans le silence et les malentendus, ce drame est resté célèbre pour la tirade de Brigitte Bardot (« Et mes fesses, tu les aimes mes fesses ? »), filmée dans une séquence bleutée par des filtres. Enfin, il ne faudra pas manquer Une femme est une femme (1961), triangle amoureux porté par Anna Karina, Jean-Paul Belmondo et Jean-Claude Brialy.

Pour ceux qui voudraient découvrir la période plus tardive et expérimentale de Godard, le mk2 Beaubourg diffusera Adieu au langage (2014), poème visuel tout autant qu'essai sur les potentialités picturales de la 3D, et Film Socialisme (2010), dans lequel le cinéaste capture, en filmant une croisière en Méditerranée, l'esprit de l'Europe, ses peurs et ses conflits.