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Wim Wenders, Laura Wandel, Serge Korber : ils sont dans le nouvel épisode de mk2 curiosity

  • Trois Couleurs
  • 2022-01-27

Cette semaine, on découvre un polar désenchanté de Wim Wenders, un court-métrage sensible de la Belge Laura Wandel, et on rend hommage au regretté Serge Korber.

The End of Violence de Wim Wenders (1997, 117’, Etats-Unis)

Ne vous y trompez pas. Le titre du polar de Wim Wenders qu’on vous propose de découvrir cette semaine n’annonce pas sa couleur. The End of Violence (1997) est une variation complexe et désenchantée sur la brutalité des hommes, la déshumanisation irréversible par les images. Bill Pullman y interprète un producteur hollywoodien cynique, qui doit sa carrière à l’exploitation de la violence. Un jour, il se trouve lui-même confronté à deux tueurs chargés de l’éliminer. Ils parviennent à le kidnapper mais, le lendemain, ce sont leurs corps décapités que l’on retrouve…

Commence alors une enquête labyrinthique, patchwork cauchemardesque qui navigue entre thriller et comédie de mœurs, avec en toile de fond l'omniprésence des caméras de surveillance. Wim Wenders morcèle son récit, et déploie des digressions pour noyer son spectateur dans une réflexion sur la perdition morale d’Hollywood. En décrivant un monde où les moindres faits et gestes sont filmés par des caméras de surveillance, Wim Wenders décide de pointer du doigt les dérives d’une société américaine superficielle régie par l’image.

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Un jour à Paris de Serge Korber (1962, 22’, France)

Pour rendre hommage à Serge Korber, décédé ce dimanche 23 janvier, mk2 Curiosity propose une petite pépite de sa filmographie : le court-métrage Un Jour à Paris. Un projet d'autant plus touchant qu'il marque la première collaboration du cinéaste avec son ami Jean-Louis Trintignant, à qui il consacrera d'ailleurs son dernier documentaire, Jean-Louis Trintignant – Pourquoi je vis (2012). Sur la musique d’Alain Goraguer, l’acteur incarne un chômeur désabusé, dont la vie bascule lors d’une journée insolite où la chance va lui sourire. Un récit porteur d’espoir sur les petites surprises de la vie, qui fait étrangement écho à sa rencontre fortuite avec Marin Karmitz : après s’être fait refuser son scénario, Serge Korber tombe par hasard sur le futur producteur qui décide alors de lancer sa carrière avec son court-métrage.

Les corps étrangers de Laura Wandel (2014, 15', Belgique)

Lors de sa rééducation dans une piscine municipale, un ancien photographe de guerre doit apprendre à faire face à son corps mutilé. Le kiné qui l’accompagne va tenter de rompre la distance qu’il entretient avec le monde... Pour son troisième court-métrage, la jeune réalisatrice belge Laura Wandel (dont le très beau Un monde est en salles actuellement) s'empare d'un sujet intime en faisant le choix de la pudeur. Ténu, presque sans dialogue ni explication, le film se refuse à toute psychologisation, pour se concentrer sur la surface des corps et des matières exacerbées, éclairées par une lumière chirurgicale. Une ode à l’acceptation de soi et à la nécessité de se détacher du regard de l’autre.

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Pétrole ! Pétrole ! de Christian Gion (1981, 87’, France)

Bernard et Liza Berian, un couple de pompistes, viennent de signer le contrat du siècle avec l'émir Abdullah, un fournisseur arabe de pétrole. Ce qui n'est absolument pas du goût de Jean-Marie Tardel, le grand patron véreux d'une importante compagnie pétrolière. Ce dernier engage alors deux détectives pour intimider ce duo devenu particulièrement gênant, mais l’affiliation d’un des membres du couple ne va pas arranger ses affaires… Dans cette comédie loufoque, Christian Gion porte un regard amusant sur le choc pétrolier et la concentration capitaliste. La mise en scène extravagante et l'humour surréaliste, qui frôlent le grotesque, donnent du tempo à un discours satirique et effréné, qui agit comme une vraie bouffée d’air frais.

Pink Noise de Kim Chapiron (2022, 5’, France)

Après une entrée fracassante sur la scène musicale avec leur clip Too Hot, plein d'une sensualité vénéneuse, dans lequel on croisait des mannequins et des crapauds hallucinogènes, le réalisateur Kim Chapiron (Dog PoundLa Crème de la crème) frappe à nouveau fort avec Sky Cry, réinterprétation du rap d’Atlanta par Pink Noise, en featuring avec Zack Slime Fr.

Conçu tout en images de synthèse par le studio d’animation parisien Mathematic (The WeekndLil Nas X) et co-réalisé par le CG Supervisor Jehan Bouazza, le clip nous immerge dans un univers bleuté et froid, où les crash test dummies, ces robots chargés de tester la sécurité des voitures, ont remplacé l’humanité après un déluge. Direction un circuit de Formule 1, où ces androïdes s’adonnent à un jeu cruel : des courses de bolides qui finissent en crashs mortels.

Pour voir le film, cliquez ici.

Images (c) mk2 Films

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