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À voir sur mk2 Curiosity : « Same Player Shoots Again », pépite méconnue de Wim Wenders 

  • Hugues Porquier
  • 2023-11-23

Pour la sortie de « Perfect Days », Wim Wenders nous offre cette semaine son « Same Player Shoots Again», un court métrage rare et captivant, filmé en 16mm et magnifiquement restauré. 

mk2 Curiosity

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Un traveling latéral unique suit les pas désorientés d’un homme armé d’un fusil, cadré des pieds aux épaules. L’homme semble dérouté. Plus il avance, plus sa marche devient frénétique et incertaine. Le même plan se répète cinq fois, avec un traitement différent des couleurs : noir et blanc, vert, jaune, rouge, puis bleu. Avec Same Player Shoots Again (1967), Wim Wenders - alors étudiant à l’Hochschule für Fernsehen und Film München (la Haute école de télévision et cinéma de Munich) - expérimente l’outil cinématographique. Armé de sa caméra 16mm, il s’empare du réel, le duplique à sa guise, en modifie la teinte pour aiguiser l’imagination du spectateur. Comme un hommage aux films des cinéastes pionniers du début du XXe siècle, l’aspirant réalisateur revient à la source du septième art, qui consiste à capturer une image de quelque chose en mouvement. 

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Par cette répétition, Wenders incite le spectateur à se focaliser sur le moindre détail, provoque son imaginaire et suscite des interrogations nombreuses : D’où vient cet homme ? À quoi vient-il d’assister ou de participer ? Est-il blessé ? Sa marche balbutiante et la présence du fusil semblent indiquer que quelque chose d’effroyable s’est produit. Wenders cherche-t-il, comme Martin Scorsese dans The Big Shave (1967) ou Chris Marker et ses comparses dans Loin du Vietnam (1967), à dénoncer la violence de la guerre ? 

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Issues de son premier court métrage disparu Schauplätze (1967), les séquences d’introduction et de clôture - des bouteilles vides sur une table, un homme mourant sur la banquette arrière d’une voiture filant à toute allure sur une route de campagne - sont autant d’indices indéchiffrables qui alimentent le mystère autour du héros. Le cinéaste laisse le spectateur totalement libre face à l’énigme de ces images. Une volonté dont il fera sa marque de fabrique. 

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Au programme également :  Wim Wenders a également sélectionné pour vous ses films préférés de notre catalogue, et nous raconte pourquoi il les aime. Et si vous voulez voir Isabelle Huppert dans la peau d’Emma Bovary, savourez gratuitement l’adaptation géniale du roman de Flaubert par Claude Chabrol. On vous offre aussi le premier volet de la série documentaire révolutionnaire de Robert Drew, qui suit John Fitzgerald Kennedy dans sa campagne présidentielle, trois ans avant son assassinant il y a tout juste 60 ans. 

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