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À voir sur mk2 Curiosity : « Le chant des révoltées » de Varda, Ben Hania et Makhmalbaf 

  • Hugues Porquier
  • 2023-06-29

Découvrez les films de réalisatrices engagées qui posent un regard neuf sur les rapports de genre, la sexualité ou les relations de couple. Des œuvres dont le point commun est de donner la voix à des personnalités dissidentes. Des révoltées qui n’acceptent pas l’ordre établi.

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En s’attachant à révéler les travers de notre monde, ces œuvres en font également éclore la beauté. Elles donnent à voir des luttes qui nous inspirent et nous donnent la force d’en mener d’autres. La France rebelle d’Agnès Varda (Sans toit ni loi, L’une chante, l’autre pas et Réponses de femmes - Notre corps, notre sexe), l’Iran insoumis de Samira Makhmalbaf, l’Argentine queer de Lucía Punezo, l’Allemagne burlesque, revêche et libre de Maren Ade, la Tunisie frondeuse de Kaouther Ben Hania… On vous propose un inoubliable tour du monde des révoltes au féminin. 

Dès la fin des années 1950, Agnès Varda accompagne l’élan de la Nouvelle Vague et parvient à se faire une place dans le paysage cinématographique français. Son cinéma engagé et sensible s’intéresse de près à la condition des femmes, comme dans L’une chante, l’autre pas, qu’elle réalise en 1977. Le portrait de l’amitié entre deux femmes de milieux sociaux très différents permet de sonder la société de son époque, et notamment les luttes féministes.

Pour voir le film, cliquez ici.

L'une chante, l'autre pas d'Agnès Varda © Ciné-Tamaris

La question féministe est également centrale dans La Pomme (1998), premier long métrage de Samira Makhmalbaf. La cinéaste y dénonce les problèmes que les femmes rencontrent dans son pays à travers un cinéma minimaliste et engagé. Dans ce film, les habitants d’un quartier pauvre de Téhéran alertent l’aide sociale sur le sort de deux jumelles de 11 ans, enfermées depuis leur naissance. Le père considère que ses filles sont comme des fleurs qu’il ne faut pas montrer au soleil, au risque qu'elles ne fanent. 

La Pomme de Samira Makhmalbaf © mk2 Films

Le sexisme est au cœur de la satire sociale Le Challat de Tunis (2014). C’est le premier long métrage de Kaouther Ben Hania, qui présentait cette année en compétition à Cannes Les Filles d’Olfa, en salles le 5 juillet. Un coup de cœur auquel on a décidé d’attribuer le Label mk2 Curiosity. Le Challat de Tunis s’articule autour d’une légende urbaine : au début des années 2000 dans les rues de Tunis, un homme s’amuserait à balafrer les fesses des femmes avec une lame de rasoir. En brouillant la frontière entre la fiction et le réel - procédé également à l'œuvre dans Les Filles d’Olfa - la cinéaste développe l’idée que n’importe quel homme peut potentiellement incarner ce Challat. 

Le Challat de Tunis de Kaouther Ben Hania

Les films de cette sélection interrogent également notre vision des relations amoureuses, vues trop souvent par le prisme d’un regard masculin - le fameux male gaze. Dans Rafiki (2018), premier film kényan sélectionné au Festival de Cannes, la réalisatrice Wanuri Kahiu filme une romance queer entre les jeunes Kena et Ziki. Un amour qui n’a pas sa place dans le pays, où l’homophobie institutionnalisée engendre des violences physiques et verbales contre les homosexuels. Le film sera d’ailleurs censuré à sa sortie dans les salles kényanes. 

Rafiki de Wanuri Kahiu

C’était peut-être le film le plus puissant, original et audacieux présenté à Cannes en 2016.  Dans Toni Erdmann (reparti de Cannes avec le Prix de la Critique Internationale), l’Allemande Maren Ade brosse le portrait à rebrousse-poil d’une quadragénaire déphasée (jouée par la géniale Sandra Hüller) que son père excentrique va tenter de ramener à la vie. À travers des situations qui oscillent habilement entre la comédie, le burlesque et le drame, la réalisatrice dénonce l'aliénation au travail et la difficulté de s’ouvrir aux autres. 

Toni Erdmann de Maren Ade

On finit par le premier film de Lucía Puenzo, El Niño Pez (2009), adapté de son propre roman, écrit 10 ans plus tôt, sur une relation amoureuse secrète que l’on suit à travers une narration fragmentée. Cette union entre Lala, fille de bonne famille, et La Guayi, modeste domestique, met en évidence les inégalités sociales et les violences de genre encore bien présentes en Amérique du Sud. 

El Niño Pez de Lucía Puenzo

Au programme également : on vous propose aussi notre Curiosité de la semaine Blanche Neige, dans laquelle Angelin Preljocaj revisite de façon enchantée et passionnée l’un des contes les plus populaires de tous les temps. Dégustez également notre Série de Cinéma du moment avec L’Amour en fuite, ultime épisode de la captivante saga Antoine Doinel de François Truffaut. Sans oublier notre film surprise, d’un très grand réalisateur français. 

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