Melvil Poupaud, Lois Weber, Liu Jiayin : ils sont dans le nouvel épisode de mk2 Curiosity

Pronobis de Melvil Poupaud (37’, France, 2003)

Surtout connu pour son travail d’acteur auprès des plus grands cinéastes, d’Eric Rohmer dans Conte d’été à Xavier Dolan dans Laurence Anyways, Melvil Poupaud a aussi réalisé huit courts-métrages à partir des années 1980, dont le mystérieux Pronobis, plongée dans la psychée de Philippe, un jeune homme qui vit dans le grand appartement de ses parents défunts. Il y cache un lourd secret qu’une amie va bientôt découvrir…

Dans ce court métrage en forme de huis clos, Poupaud multiplie les effets de style angoissants, les lumières travaillés et les angles de caméra arrondis pour enfermer le spectateur dans l'esprit torturé de son personnage. Un jeu de dupe paranoïaque qui explore le thème du double.

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Oxhide de Liu Jiayin (110’, 2004, Chine)

Une famille à Beijing : le père, la mère et la fille. Ils tiennent un petit commerce de travail du cuir ("oxhide" signifie cuir de bœuf en anglais) . Au jour le jour, on suit leur quotidien et leurs difficultés dans leur appartement de 50m2...

Liu Jia Yin est une des voix les plus singulières et radicales du cinéma chinois. Elle réalise ce film en 23 plans séquences à l’âge de 23 ans. Entre fiction et réalité, elle documente le petit commerce familial. Ainsi, elle éclaire dans le quotidien les effets de l’ouverture de la Chine à l'économie de marché. Une alliance magistrale entre intime et politique.

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Suspense de Lois Weber (10’, 1913, Etats-Unis)

Dans une maison isolée, une femme se retrouve seule avec son enfant, à la merci d’un vagabond mal intentionné. Elle tente d’appeler son mari, mais le malfrat coupe la ligne téléphonique... Avec Alice Guy, Lois Weber est l'une des pionnières des débuts d’Hollywood. Suspense, réalisé en 1913, est loin de n'être qu'une énième adaptation théâtrale filmée : la réalisatrice y déploie un langage cinématographique pur, inventif.

A coups de fortes plongées, de regards caméras, de cadrages novateurs et d'un montage dynamique, elle plonge son spectateur dans une action trépidante, qui supplante une narration plus convenue. Surtout, Lois Weber met en scène le tout premier split-screen de l’histoire du cinéma, triangulaire et comique.

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