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La nouvelle · Maïté Sonnet : « Tout le monde est perdu face à la question de l’amour et de l’engagement  »

  • Laura Pertuy
  • 2023-04-03

En deux excellents moyens métrages (« Massacre », « Des jeunes filles enterrent leur vie ») dans lesquels dialoguent les genres, la réalisatrice néo-aquitaine de 29 ans raconte les détours de l’enfance comme de l’adolescence. Rencontre avec cette impétueuse écoféministe.

La malice à chaque coin de phrase, Maïté Sonnet, aussi réservée que pétulante, colore son élégant sarcasme de rires tintinnabulants. Avec leur allure de conte, les deux premiers moyens métrages de cette scénariste de formation voyagent dans les genres pour relever l’étrangeté des relations et des rites qui jalonnent la vie. « Tout le monde est perdu face à la question de l’amour et de l’engagement ; j’ai eu besoin de concentrer ce chaos dans le film », nous dit-elle à propos de son mélancolique et facétieux Des jeunes filles enterrent leur vie, sélectionné à la Quinzaine des cinéastes en 2022.

Rongée par une rupture, une jeune femme participe au week-end prénuptial de sa sœur dans une station thermale isolée. « On a filmé les bains de manière très morbide, comme un tombeau, tout en accompagnant la mélancolie de l’héroïne au montage son pour qu’elle contamine tout. » Une révérence à son premier film, Massacre (2019), dans lequel deux jeunes sœurs contraintes de quitter l’île de leur enfance élaborent un « virus » pour éliminer les touristes. S’y déploie le motif de la sorcellerie comme grande libération. « J’avais envie de filmer les petites comme les druidesses bretonnes avec leur grande robe blanche, ces sorcières de la mort qui gardaient l’île quand les marins partaient en mer. J’aime mélanger magie et éléments très contemporains. »

Après Filles du feu, une minisérie sur la chasse aux sorcières, qu’elle a coécrite pour France 2 et dont le tournage s’est achevé en début d’année, cette prêtresse du spleen s’apprête à rassembler sa « meute » – une équipe technique essentiellement féminine – pour son premier long, Tu feras tomber les rois, dans lequel deux adolescentes endeuillées se lient d’une ensorcelante amitié.

Portrait (c) Julien Liénard pour TROISCOULEURS

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