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César 2023 : Léa Drucker explique sa réaction après l’interruption d’une militante écologiste

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  • 2023-02-27

« Je suis plutôt contente d'avoir participé à ce remake de 'Don't Look Up'. Si ça a pu servir à quelque chose » a commenté l'actrice sur les réseaux sociaux, après avoir reçu une salve de critiques.

Le 24 février dernier, la légèreté de la 48e cérémonie des César a été éclipsée par une séquence politique inattendue, depuis largement commentée par les réseaux sociaux et la presse. Pourvue d'une présentation collégiale, cette édition a vu défiler sur la scène de l'Olympia plusieurs présentateurs et présentatrices - notamment l'actrice Léa Drucker et l'humoriste Ahmed Sylla, dont le pitch a été interrompu par l'arrivée de Nina, militante écologiste vêtue d’un t-shirt blanc arborant le slogan « We have 761 days left » (« Il nous reste 761 jours »).

La jeune femme appartient au collectif Dernière Rénovation - dont l'objectif principal est d'organiser une résistance civile afin d'obtenir rapidement un plan de rénovation thermique des bâtiments -, et a pacifiquement levé les bras en l'air en signe de protestation. Les 761 jours font référence à un compte à rebours, inspiré par un rapport du GIEC, qui stipule que si nos émissions de gaz à effet de serre ne se stabilisent pas d'ici 2025 - en excédant pas les +1,5°C. -, il ne sera plus possible d'infléchir la courbe réchauffement climatique.

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Pris par surprise, et n'ayant pas identifié le message, Léa Drucker et Ahmed Sylla sont restés pantois avant que Canal+ interrompe le direct en diffusant un clip de quelques minutes, pour évacuer la militante. Un censure qui a choqué certains spectateurs, bien décidés à diffuser des images de cette sortie de force, comme le réalisateur et activiste Cyril Dion.

La réaction maladroite d'Ahmed Sylla au retour du direct n'a pas aidé à éteindre le feu de la polémique : « Je m'étais dit tout sauf ça. Je savais que ça allait tomber sur moi. Elle aurait pu repasser le t-shirt. Tu repasses le t-shirt, tu peux arrêter une cérémonie », a rétorqué l'humoriste, avant de s'expliquer quelques heures plus tard sur Twitter face à l'indignation générale : « Nous sommes tous concernés par l’écologie, le trac l’adrénaline, le silence de la jeune femme, le direct, je ne savais pas ce pour quoi elle militait ».

De son côté, Léa Drucker a posté ce 27 février un message Instagram en forme de mea culpa pour dissiper tout malentendu sur la nature de leur réaction : « Nos rires sont des rires de gêne, et non des rires moqueurs (...) Evidemment il aurait fallu informer les téléspectateurs à la reprise du direct, de ce qu'il venait d'arriver et de l'action revendiquée. Encore aurait-il fallu, Ahmed et moi, que nous soyons informés de cette cause que Nina venait défendre. »

Avant de regretter que l'urgence de la crise climatique n'ait pas été un sujet de la soirée, au même titre que le guerre en Ukraine, la tyrannie du régime iranien ou encore les féminicides, évoqués au détour de certains discours de lauréats, ou par intervention vidéo - celle de l'actrice iranienne Golshifteh Farahani.

« C'est bien là le problème, et c'est bien le constat que ce sujet continue chaque jour d'être difficile à conscientiser dans la société », a commenté l'actrice, afin d'en appeler à la responsabilité collective tout en émettant un doute sceptique quant à la méthode d'action : « Et je me pose plusieurs questions : pourquoi n'y a-t-il personne pour aller manifester contre le réchauffement climatique comme pour les retraites ? (...) Si vous pensez que c'est en faisant des happening aux César que les choses vont changer, alors rendez-vous en maillot de bain en février 2050. »

Dans une tribune publiée par Le Monde le lendemain, et initiée par Cyril Dion, une vingtaine de professionnels du cinéma, dont Juliette Binoche, Dominik Moll (grand vainqueur de ces César, puisque son film La Nuit du 12 est reparti avec six prix), Stéphane Brizé et Laetitia Dosch ont déploré ce geste de censure, et ont appelé les artistes à s'emparer du sujet à travers la fiction : « Ce n’est pas sérieux. Nous comprenons que cette intervention ait pris tout le monde de court et qu’il existe des procédures pour les envahissements de plateau. Mais si nous ne voulons pas ce type d’intrusion pendant les Césars [sic], prévoyons de parler du sujet. Et surtout agissons. Nous comprenons la réserve de nombreuses actrices et acteurs, inquiets d’être dénigrés et harcelés sur les réseaux sociaux pour leur manque de cohérence s’ils abordent la question écologique. Mais à ce compte-là, abordons-la depuis l’endroit où nous avons du crédit : nos œuvres. »

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