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À voir en ligne : « Le Roi David », Grand prix à Clermont-Ferrand
- Raphaëlle Pireyre
- 2022-02-08
Récompensé au festival du court métrage de Clermont-Ferrand le 5 février, « Le Roi David » avait déjà obtenu le Prix Louis-Delluc du court métrage en octobre 2021. La réalisatrice Lila Pinell y suit les pas de Shana, fausse princesse interprétée par Eva Huault, qui s’affirme, dans ce premier rôle, comme une vraie actrice.
LE FILM
Endormie dans l’escalier d’un bel immeuble parisien à la fin d’une nuit de fête, Shana s’enveloppe dans une doudoune dorée qu’elle a volée à une soirée. On ne sait pas si cet attribut ressemble plus à une couverture de survie ou à la cape d’une reine. C’est ainsi que Shana se montre et se raconte : en comtesse aux pieds nus. Lila Pinell colle à son personnage qu’elle filme sur pellicule 16 millimètre, et en format carré, ce qui empêche toute improvisation. Pourtant, Le Roi David, très naturaliste dans son approche, s’inspire directement des anecdotes tirées de la vie de son actrice Eva Huault et de ses fréquentations.
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Constitué d’une une succession de rencontres brèves qui révèlent toutes une facette du personnage, Le Roi David saisit sur quelques jours le quotidien de galère d’une jeune fille qui fantasme un nouveau départ pour sa vie. Et si possible en commençant par un nouveau nez, comme elle le quémande à un chirurgien esthétique circonspect. Comme dans ce tableau de Bethsabée au bain qu’elle évoque en voix off, Shana se fait faire les ongles par une amie, s’apprête, se met en scène. Par la fabulation, elle invente à sa vie un destin aussi grand que le titre du film.
LA RÉALISATRICE : LILA PINELL
En 2007, après avoir suivi le Master documentaire de Lussas, Lila Pinell réalise Nous arrivons, documentaire choral avec un groupe d’enfants dans une colonie autogérée. C’est là qu’elle rencontre Eva Huault, qu’elle va recontacter des années plus tard et pour qui elle va écrire Le Roi David.
Entre ces deux courts métrages, la réalisatrice a rencontré Chloé Mahieu avec qui elle co-réalise Nos fiançailles (2011), moyen métrage sur les amours de jeunes catholiques, puis Boucle piqué (2013), qui observe les rivalités entre de très jeunes patineuses artistiques dont l’enfance est marquée par le travail acharné et la compétition féroce.
À ce court documentaire succède Kiss and Cry (2017), long métrage de fiction dans lequel les deux cinéastes font grandir leurs personnages de patineuses pour mettre en jeu le conflit entre le respect de la discipline d’entrainement et le désir de s’affranchir. Avec Le Roi David, Lila Pinell jette un œil aux premiers pas qui marquent la vie d’adulte.
Images : © Ecce Films