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LA SEXTAPE · Une Barbie nommée désir

  • Lily Bloom
  • 2023-07-17

Depuis l’annonce du tournage de « Barbie » de Greta Gerwig, je guette chaque teaser avec un appétit que je n’avais pas connu depuis le confinement. Fan inconditionnelle de la réalisatrice de « Frances Ha », je n’ai pas immédiatement trouvé cette fébrilité suspecte. Pourtant, c’est devenu une obsession.

Je n’ai jamais été une Barbie girl. Pour tout dire, Barbie m’avait même toujours un peu agacée, et Ken encore plus. Alors, pourquoi ? Bien sûr, la campagne promotionnelle est un teasing de haut vol. Le film réunit deux des stars les plus sexy et décontractées de la décennie, Margot Robbie et Ryan Gosling (même si ce dernier a subi une campagne de dénigrement improbable sous le hashtag NotMyKen). Mais cela ne suffit pas. En quelques semaines, j’ai réalisé que nous étions nombreux à piétiner en guettant des nouvelles du film. Lorsque mon papy footeux de 94 ans m’a demandé avec curiosité si je l’avais vu, lui qui n’a jamais joué à la Barbie et connaît encore moins Greta Gerwig, j’ai compris que le phénomène dépassait totalement ma tendance adolescente à l’idolâtrie.

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Nous avons tous collectivement besoin du film Barbie. Aller le voir est devenu une perspective d’aventure collective festive, comme si le film pouvait nous sauver, nous sauver de nous-mêmes, des débats idéologiques dans lesquels on est empêtrés. Car Barbie (que nous n’avons pas pu voir au moment de préparer ce numéro) s’annonce comme un blockbuster post-MeToo féministe et follement ludique, un grand bol d’air rose dans un climat général pesant. Quel que soit notre âge, qu’on aime Barbie ou qu’on la déteste, on a envie de la suivre, en Crocs, en talons hauts, en patins à roulettes jaune fluo…

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Greta Gerwig semble réveiller l’ADN de Barbie, un brin sulfureux et furieusement moderne, ensuite éclipsé par les débats sur sa silhouette, sa blondeur et son hypersexualisation. En 1959, Barbie était une révolution, une poupée qui disait aux petites filles qu’il y avait d’autres destins que la maternité, qu’elles pouvaient être cosmonautes, chirurgiennes, profs de gym ou présidentes. Le film Barbie est un objet de désir collectif, car il incarne, comme Le Magicien d’Oz avant lui, une espérance dans un futur joyeux, dans lequel de méchants bonshommes ne parviendront pas à faire rentrer Barbie dans sa boîte.

Barbie de Greta Gerwig, Warner Bros. (1 h 54), sortie le 19 juillet

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