Cannes 2024CinémaPETIT ÉCRANCultureQUEER GAZEDIVINE GANGI.A. QUOI ?Le magazine
  • News
  • Article
  • 5 min

Kirsten Dunst en 5 rôles marquants

  • Enora Abry
  • 2024-04-12

À l’occasion de la sortie de « Civil War », où elle incarne une photojournaliste prise au piège dans une mystérieuse guerre civile aux Etats-Unis, la rédac a choisi de revenir très subjectivement sur cinq des meilleurs rôles de notre idole Kirsten Dunst.

Quand on l’a interviewée il y a quelques semaines pour couvrir la sortie du film Civil War d’Alex Garland, Kirsten Dunst nous a parlé des films qui avaient marqué sa carrière, évoquant aussi bien Sofia Coppola (avec laquelle elle a collaboré trois fois, quatre si on compte sa mini apparition dans The Bling Ring) que Lars von Trier. On a eu envie de rembobiner sur sa superbe carrière.

Kirsten Dunst : « Plus on vieillit, plus notre carrière est une partie d’échecs »

Lire l'interview

#1 Virgin Suicides de Sofia Coppola (1999) 

Après une première expérience de cinéma lorsqu'elle était enfant (dans Entretien avec un vampire, 1994), Kirsten Dunst a retrouvé la caméra à l'âge de l'adolescence. Dans Virgin Suicides, le premier film en forme de prouesse de Sofia Coppola, elle joue Lux, l’une des cinq sœurs Lisbon, qui vivent sous le joug de parents autoritaires dans le Détroit des années 1970.

Au milieu de cette vie corsetée, Lux apparaît comme une muse picturale (on ne se lasse pas de ces plans où elle marche dans les champs, fleurs dans les cheveux) doublée d'une jeune femme forte (elle ne cesse de se battre pour ses ambitions et ses désirs). Et si la fin reste tragique (elle est cruellement annoncée par le titre), la présence solaire de Kirsten Dunst nous la rend moins amère.

FLASH BACK · « Virgin Suicides » de Sofia Coppola ressort en salles

Lire l'article

#2 Marie-Antoinette de Sofia Coppola (2006)

On continue ce top avec une deuxième collaboration avec Sofia Coppola (avant qu'elle ne soient à nouveau réunies pour Les Proies, en 2017). Dans ce biopic tout sauf conventionnel et délicieusement anachronique, Sofia Coppola s’intéresse à la reine française la plus malchanceuse de l’histoire. Fidèle à ses goûts, la cinéaste s’attache aux jeunes années de son personnage féminin (son arrivée en France depuis l’Autriche et son mariage avec Louis XVI) pour livrer un coming-of-age aussi tendre qu’irrévérencieux.

Tour-à-tour bouleversante ou profondément agaçante, Kirsten Dunst, visage d'ange et pouf (cette coiffure montante créée par Marie-Antoinette que l'on voit au-dessus) revu à la sauce moderne, s’attache à donner une complexité à cette reine française trop souvent résumée à ses caprices ou sa vanité. Avec son jeu tout en finesse, elle explore la jeune fille derrière la femme mondaine. Surtout, elle montre la pression qui pèse sur ses épaules, au moins aussi lourde que les incroyables costumes dans lesquels elle défile sous nos yeux. Le récit, tout de rose pastel et pyramides de macarons, nous paraît alors terriblement contemporain.

QUEER GAZE · « Marie-Antoinette, banlieusarde suprême » par Nana Benamer

Lire l'article

#3 Melancholia de Lars Von Trier (2011)

Avec Melancholia, Kirsten Dunst  plonge dans l’univers profondément dérangeant et fascinant de Lars Von Trier. Elle y incarne Justine, un personnage mystique qui vit chez sa sœur Claire (jouée par Charlotte Gainsbourg). De plus en plus dépressive, Justine a l’intime conviction qu’une catastrophe va arriver : une planète nommée Melancholia est sur le point de détruire la terre. 

Offrant une prestation ahurissante (récompensé par un Prix à Cannes en 2011), Kirsten Dunst porte ce récit qui, contrairement à ce qu’on pourrait croire, n’est pas une épopée pour sauver le monde mais plutôt un entremêlement de réflexions sur la mort et le deuil. Tour-à-tour transformée en Ophelia de John Everett Millais ou en personnage surnaturel (version Tornade des X-Men), l’actrice - littéralement traquée par la caméra - transmet toute la détresse et la tristesse qui habite subtilement ce film.

En vidéo : André Derain, Gustave Courbet… Les références artistiques de Lars von Trier

Lire l'article

#4 Midnight Special de Jeff Nichols (2016)

Après la dépression, la guerre. Dans Midnight Special du génial Jeff Nichols, elle campe le rôle de Sarah, mère du petit Alton, un enfant aux pouvoirs hors du commun. Afin d’empêcher le FBI de capturer son fils, Sarah se lance avec son mari Roy dans un folle course à travers l’Amérique. 

Si son rôle est relativement secondaire (la plupart du film s’axe sur le petit garçon et son père), Kirsten Dunst a su donner une profondeur à son personnage en marquant non seulement la peur que celle-ci ressent à l’idée d’être séparée de son fils mais aussi en montrant sa férocité lorsqu’il s’agit de le protéger (on est assez fans de sa façon de dérouiller des agents du FBI). Un rôle moins cité lorsque l'on parle de ses faits d'armes, mais tout aussi bluffant.

#5 The Power of The Dog de Jane Campion (2021)

Kirsten Dunst a bien un don pour attirer les réalisatrices de renom puisqu’on la retrouve en 2021 face à la caméra de Jane Campion (cinéaste oscarisée et première femme à avoir obtenu une Palme d’or, rappelons-le). Dans The Power of The Dog, elle joue Rose, une jeune veuve très attachée à son fils, Peter. Mais quand Rose épouse George, un riche propriétaire de ranch, le frère de celui-ci (incarné par Benedict Cumberbatch) la prend en grippe et fait tout pour la détruire, notamment en intimidant son fils Peter. 

Ce rôle complexe de femme brisée qui sombre dans l'alcoolisme, Kirsten Dunst le joue tout en retenue (mettant ainsi l'accent sur le monde viriliste et misogyne du Montana des années 1920). Pour entrer dans la peau de Rose, Kirsten Dunst a d'ailleurs usé de toutes les techniques de method acting : "Avec Benedict [Cumberbatch], on ne s’adressait pas la parole sur le plateau. Parfois, je ne parlais à personne du tout, pour avoir la gorge nouée. Ça m’a aidé à me sentir minuscule, donc à mieux comprendre ce personnage", a-t-elle raconté à Vogue France. Le résultat : une performance parfaite.

Dispo sur Netflix.

« The Power of the Dog » : un troublant essai sur le masculin

Lire la critique

Photo de couverture : Kirsten Dunst dans Marie-Antoinette de Sofia Coppola

Inscrivez-vous à la newsletter

Votre email est uniquement utilisé pour vous adresser les newsletters de mk2. Vous pouvez vous y désinscrire à tout moment via le lien prévu à cet effet intégré à chaque newsletter. Informations légales

Retrouvez-nous sur