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5 films pour réviser les langues régionales

  • Perrine Quennesson
  • 2023-04-05

Phénomène outre-Manche, où il a caracolé en tête du box-office, « The Quiet Girl » de l’Irlandais Colm Bairéad (sortie le 12 avril) est quasi entièrement dialogué en gaélique, idiome devenu langue officielle dans l’Union européenne seulement en 2022. Tour d’horizon de la manière dont le septième art s’est fait le relais de langues régionales, pour des raisons politiques, de représentativité ou simplement pour garder la trace d’une culture menacée.

Le wayúunaiki

L’ethnie Wayúu au cœur des Oiseaux de passage (2019) est la plus importante de Colombie et ne risque pas particulièrement de disparaître car ses coutumes et sa langue, le wayúunaiki, utilisée dans le film, sont encore bien vivaces. Mais, pour les cinéastes Ciro Guerra et Cristina Gallego, raconter cette histoire de naissance d’un cartel avec un certain réalisme magique était une manière de faire découvrir cette communauté repliée sur elle-même, qui a su se préserver de l’influence occidentale.

 Le cakchiquel

S’il ne veut pas limiter ses personnages à des fonctions documentaires, le réalisateur guatémaltèque Jayro Bustamante propose avec Ixcanul (2015) un portrait très précis, à la limite de l’ethnographie, de l’ethnie cakchiquel. Ces descendants des Mayas vivant dans les montagnes de l’ouest du Guatemala parlent une langue du même nom et semblent isolés hors du temps. Principalement paysans, ils sont victimes de discrimination et d’exaction, comme le vol de bébés, que le réalisateur dénonce ici.

L’inuktitut

Quand Zacharias Kunuk réalise son premier long métrage, Atanarjuat. La légende de l’homme rapide (2002), il a un objectif bien précis : préserver la culture inuite à travers l’un de ses quatre grands ensembles dialectaux, l’inuktitut. Inspiré par une légende locale, entre amour, chamanisme et survie dans une communauté de l’Arctique, le cinéaste ne s’est pas contenté de tourner son film dans sa langue natale, mais a également engagé une équipe d’acteurs et de techniciens composée quasi totalement d’Inuits

Le basque

Les Sorcières d’Akelarre (2021) de Pablo Agüero raconte l’arrestation de six jeunes femmes accusées d’avoir participé à une cérémonie diabolique au XVIIe siècle, dans un Pays basque français où officiait le terrible juge Pierre de Lancre. Récit féministe et historique, c’est aussi un récit géographique. Très fortement lié à la mythologie basque, le film a été tourné dans la partie espagnole de ce territoire. Entièrement dialogué en basque, il trouve ainsi une cohérence et folklorique, et territoriale.

Le frioulan et le vénète

Piccolo corpo (2022), tragique histoire du deuil impossible d’un enfant mort-né par sa jeune mère, est entièrement tourné en frioulan et en vénète, idiomes parlés dans la région du nord-est de l’Italie où l’action se déroule. Pour la réalisatrice, Laura Samani, cette décision politique, apparue dès le début du projet, est une manière à la fois de coller à l’époque du film (le début du XXe siècle), mais aussi de rendre hommage à ces langues aux influences slaves interdites par le fascisme, qui prônait la suprématie de la langue italienne.

image (c) ASC Distribution

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