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Infos graphiques – Une caméra en ville

  • Léthicia O. Ngou-Milama
  • 2022-05-13

L’ouvrage collectif « Écrire la ville au cinéma », paru mi-mai, interroge notre regard sur la ville. Par un croisement d’écritures et d’approches de cinéastes, d’artistes et d’universitaires, il propose ainsi d’introduire de nouvelles perspectives sur la représentation, la captation, l’enregistrement de la ville au cinéma. Morceaux choisis.

Beyrouth

« Je dresse, dans Au retour des marées, une carte intime de mes dérives, de mes souvenirs et de mes perceptions de Beyrouth », écrit la réalisatrice Chaghig Arzoumanian à propos de son court métrage sorti en 2013. Dans ce film, brouillant les frontières entre la fiction et le documentaire, se déploie une ville qui spatialise le souvenir et devient le territoire de la mémoire.

Les villes de Guy Gilles

Au détour d’un chapitre, l’universitaire Mélanie Forret revient sur la poétique de la ville dans l’œuvre cinématographique de Guy Gilles. De Soleil éteint (1958) au Clair de terre (1970), en passant par L’Amour à la mer (1965), le cinéaste dresse des portraits de villes (Paris, Brest…) intimes, poétiques, sensibles et parfois mélancoliques.

Los Angeles

L’architecte et chercheuse Véronique Buyer examine la lecture et la réécriture de Los Angeles dans deux films d’Agnès Varda : Mur, murs et Documenteur. Ce diptyque, qu’elle réalise lors de son second séjour aux Etats-Unis, entre 1979 et 1981, témoigne d’une ville qui tantôt se donne à voir tantôt se veut mélancolique et intime.

Aquilea, ville imaginaire

Claire Allouche, doctorante en cinéma, nous entraîne dans l’univers de Hugo Santiago. Le cinéaste argentin joue sur la réalité et l’imaginaire en reconstituant une ville fictive dans ses films Invasión et Les Trottoirs de Saturne. Inspirée de Buenos Aires, Aquilea apparaît tel un microcosme d’une ville vouée à un affrontement sans fin et à un sentiment de perte irréparable.

Le Paris de Carax

Dans son texte consacré à Leos Carax, l’universitaire Julien Milly illustre les singularités et les vibrations de la vie nocturne urbaine dans les trois premiers longs métrages du cinéaste : Boy Meets Girl, Mauvais sang et Les Amants du pont Neuf. La ville de Paris, essentiellement nocturne, devient alors la matière du vacillement.

Écrire la ville au cinéma sous la direction de Nicolas Droin et Mélanie Forret (Presses universitaires de Vincennes, 144 p., 16 €).

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