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I.ARTISTE : Blatant Space : « Faire un check au passé avec une main experte en technologie »

  • Julien Dupuy
  • 2024-02-16

À mi-chemin entre les créatures caoutchouteuses des séries B des années 60 et les Muppets laineux de Jim Henson, Blatant Space déploie depuis des mois un bestiaire loufoque et inventif. Il nous ouvre les portes de sa fabrique à bestioles.

« Je suis l’esprit derrière Blatant Space, "Là où l’art devient confortable avec la technique". Mon parcours professionnel a été un voyage chaotique. J’étais déjà très familier avec l’art traditionnel, ce qui m’a permis d’être parfaitement préparé pour les I.A. J’ai aussi fait de la magie pour Gucci et ajouté quelques étincelles aux effets spéciaux visuels d’Avatar. Toutes les routes que j’ai empruntées m’ont conduit à Blatant Space. C’est là que je suis parvenu à mêler mon amour de l’art aux capacités les plus cool de la technologie.

Dès mon premier rendez-vous avec l’I.A., ce fut le coup de foudre. J’avais l’impression d’avoir ouvert un nouveau passage vers le monde de Narnia : un univers inexploré, mais plein de possibilités, en somme un terrain de jeu idéal.

J’ai tout de suite voulu me démarquer des créations I.A. que l’on voit habituellement, vous savez ce genre de trucs avec des humains plus que parfaits. Pour ma part, j’ai adopté un objectif opposé : renouer avec le charme des personnages d’anciennes émissions télévisées ou de veux films. Donner vie à ces créatures m’a ramené à une époque à la fois plus simple et plus excentrique. En l’occurrence, les années 60, 70 et 80 étaient à mes yeux un formidable territoire créatif et je voulais retrouver cette énergie audacieuse, voire carrément excentrique.

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En même temps, l’ironie ne vous aura pas échappé : j’utilise des outils de très haute technologie, pour que mes images de synthèse évoquent le temps où l’on travaillait avec de la terre glaise et du caoutchouc mousse. Mais c’est exactement ce que j’adore : faire un check au passé avec un main experte en technologie.

Quand je conçois mes créatures, je dois donc me replonger dans la saveur particulière de ces vieux monstres farfelus des séries B. La reproduction des textures et des matériaux de cette époque restent ma recette secrète. Mais je peux vous dire que je suis obsédé à l’idée que mes créations semblent réelles, que l’on ait l’impression de pouvoir les toucher. Ceci dit, je dois bien avouer que, même si je commence toujours avec des objectifs précis, l’I.A. est toujours pleine de surprises. Quelques fois le meilleur résultat émane d’accidents. C’est un mélange vraiment cool entre ce que l’on désire et notre capacité à laisser l’I.A. faire.

Deux choses me fascinent quant au développement du futur. En premier lieu, je me demande jusqu’à quel point l’I.A. va parvenir à brouiller la frontière entre le réel et le numérique. Mais je suis aussi très curieux dans la capacité de ces technologies à produire de l’art qui ne sera plus seulement lu, regardé ou écouté, mais aussi expérimenté. »

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