Mostra de Venise 2024CinémaPETIT ÉCRANCultureQUEER GAZEDIVINE GANGI.A. QUOI ?Le magazine
  • News
  • Cannes 2023
  • Article
  • 3 min

Festival de Cannes 2023 : la liste des films en Sélection officielle

  • Trois Couleurs
  • 2023-04-12

Jonathan Glazer, Justine Triet, Todd Haynes, Catherine Breillat, Wim Wenders : Thierry Frémaux vient de dévoiler la (folle) liste des films qui tenteront de briguer la tant convoitée Palme d’or lors de cette 76e édition du Festival de Cannes.

Après des semaines de spéculations (voir nos pronostics dans l’article ci-dessous), le suspense retombe enfin. Le délégué général du festival, Thierry Frémaux, tenait le 13 avril une conférence de presse pour annoncer les films retenus en compétition pour cette édition 2023, dont le jury sera présidé par Ruben Östlund. A noter : Thierry Frémaux a précisé que, comme chaque année, la liste pourrait être rallongée dans les jours qui viennent.

Cannes 2023 : les films qui y seront (et ceux qu’on espère y voir)

Lire l'article

Sans plus attendre, la voici.

LA LISTE DES FILMS SÉLECTIONNÉS
EN COMPÉTITION

CLUB ZERO de Jessica HAUSNER

Après Little Joe, présenté en compet' en 2019, l'Autrichienne Jessica Hausner continue son ascension fulgurante avec un deuxième film en langue anglaise, pour lequel elle a recruté la star australienne Mia Wasikiwska. Elle y campe le rôle d’une enseignante dans un pensionnat d’élite, nouant des liens dangereux avec cinq élèves. Amir El-Masry, Elsa Zylberstein et Mathieu Demy complètent le casting de ce thriller psychologique que l'on devine vénéneux, étrange et formaliste, autant de qualités déroutantes auxquelles la brillante cinéaste nous a habitué.

THE ZONE OF INTEREST de Jonathan GLAZER

Le Britannique Jonathan Glazer est aussi rare que précieux. En plus de 20 ans, il n'a réalisé que 4 films - et c'est bien simple, ce sont tous des chefs d'oeuvre. Aucun d'eux - ni Under the Skin, qui transformait Scarlett Johansson en fascinante extra-terrestre se découvrant des émotions humaines, ni Birth, mélo dérangeant sur le deuil - n'a pourtant été présenté à Cannes. L'injustice est désormais réparée : avec cette adaptation d'un roman de Martin Amis, le cinéaste racontera l’histoire d’un officier SS qui tombe amoureux de la femme du commandant de son camp durant la Seconde Guerre mondiale. Alors qu’une idylle secrète commence entre eux, le mari éconduit commence à soupçonner sa femme et à la faire suivre. Sandra Hüller, Christian Friedel et Ralph Herforth seront de la partie.

FALLEN LEAVES d'Aki KAURISMAKI

Le mystère reste intact autour du nouveau film du Finlandais de 66 ans, récompensé du Grand Prix en 2022 pour L'Homme sans passé. Son titre poétique pourrait laisser présager un clin d'oeil aux Feuilles mortes, la belle chanson mélancolique d'Yves Montant, donc qui sait, peut-être, une histoire d'amour érodée par le temps. Porté par Alma Pöysti et Jussi Vatanen, son 20ème film sera le dernier round de sa tétralogie du prolétariat après Shadows in Paradise, Ariel et The Match Factory Girl.

LES FILLES D’OLFA (FOUR DAUGHTERS) de Kaouther BEN HANIA

Résolument féministe, le cinéma de Kaouther Ben Hania parvient toujours à surprendre. Dans  la comédie Le Challat de Tunis (2014) ou le thriller La Belle et la Meute –  sélectionné à Un certain regard en 2017 –, la cinéaste tunisienne faisait emprunter au spectateur des chemins de traverse inhabituels. Son nouveau film, dont le synopsis n’a pas encore été dévoilé, vient de trouver sa place dans le nouveau cru cannois. Pour l’instant, le mystère est partout et reste donc entier.

ASTEROID CITY de Wes ANDERSON

C'est officiel : la comète Wes Anderson déboulera de nouveau à Cannes cette année, après The French Dispatch (2021) et Moonrise Kingdom (2012), tous deux présentés en compétition - et repartis bredouilles. Cette comédie rétro nous plongera au coeur de la petite ville fictive d’Asteroid City, en plein désert américain, au milieu des fifties, tandis qu'une convention scientifique regroupant des apprentis astronomes doit faire face à de mystérieux évènements. Au casting : Jason Schwartzman, Scarlett Johansson, Maya Hawke, Tom Hanks, Jeffrey Wright, Tilda Swinton, Bryan Cranston, Ed Norton, Adrien Brody, Liev Schreiber, Hope Davis, Liev Schreiber, Hope Davis, Stephen Park, Rupert Friend, Steve Carell, Willem Dafoe et Margot Robbie. On s'arrête là, le casting est interminable, mais vous le découvrirez sur le tapis rouge en temps voulu.

ANATOMIE D'UNE CHUTE de Justine TRIET

Des héroïnes complexes, prises dans des dédales psychologiques, un récit en forme de toile d'araignée... Voilà à quoi nous a habitués Justine Triet, de retour en compet' quatre ans après Sybil, avec ce film co-écrit avec Arthur Harari, réalisateur du subjuguant Onoda. Un thriller qui nous plongera dans le parcours d'une femme faisant l'objet d'une enquête suite à la mort de son mari : « Au cours de l’enquête, le détective soupçonne d’abord un accident ou un suicide et finit par croire qu’il s’agit d’un meurtre. Le témoin clé s’avère être le fils aveugle du couple, qui fait face à un dilemme moral… » Au casting : Swann ArlaudSandra HüllerMilo Machado Graner et Jehnny Beth – une belle ribambelle dont la réalisatrice pourrait révéler la folie douce.

LA CHIMERA de Alice ROHRWACHER

Après Heureux comme Lazzaro, fable surréaliste dans une Italie habitée par la brutalité de l’exode rural post-fasciste (présenté en compet' en 2018), la réalisatrice italienne se fraye une nouvelle place cannoise avec La Chimère, l'histoire, située dans les années 1980, d'Arthur, un chasseur de vestiges étrusques revenu sur le littoral de la mer Tyrrhénienne pour pratiquer son activité illégale avec une bande de bandits. L'homme a un don : il ressent le vide, celui laissé en lui par le souvenir de son amour perdu, Beniamina. On compte sur la réalisatrice, qui explore souvent dans ses films les frontières poreuses entre la réel et le fantasme, et les histoires qu'on se raconte à soi-même pour survivre à la disparition d'un être cher, pour nous subjuguer. Bonus : de supers acteurs - Josh O'Connor, Isabella Rossellini et Carol Duarte – pour un film onirique qui a toutes ses chances d’être qualifié.  

IL SOL DELL’AVVENIRE de Nanni MORETTI

Le 16ème film du réalisateur italien (qui se traduit en français par « Le soleil du futur »), chouchou du festival (Palme d’or pour La Chambre du fils et prix de la mise en scène pour Journal intime), revient avec ce film au pitch pour l'heure inconnu. D’après les premières images dévoilées sur le compte Instagram du cinéaste, Mathieu Amalric portera cette comédie située dans les années 1950, dans le monde de l’art et du cirque, qui a d’ailleurs été tournée dans les célèbres studios italiens Cinecittà. Aux côtés du réalisateur, grand friand d’autofiction et de réflexions méta qui adore se mettre en scène, on retrouvera deux habitués de son univers : Margherita Buy et Silvio Orlando.  

MONSTER de KORE-EDA Hirokazu

Sa Palme d'or en 2018 pour Une affaire de famille, puis une nouvelle sélection l'an dernier en compet' avec Les Bonnes étoiles ont fait du réalisateur japonais l'une des coqueluches du festival - pour notre plus grand plaisir, car son regard humaniste et tendre perce toujours nos petits coeurs. Son 16ème film s'intéresse à un drame survenu en milieu scolaire, dont les détails seront racontés à la fois du point de vue d'un professeur et d'un élève. Un film que Thierry Frémaux a comparé au Rashōmon d’Akira Kurosawa lors de l’annonce de la sélection officielle - autant dire qu'il promet de questionner avec ambiguïté le relativisme et les différentes versions d'une même histoire. Andō Sakura, Nagayama Eita, Kurokawa Soya, Hiiragi Hinata et Tanaka Yūko figurent au casting.

KURU OTLAR USTUNE (LES HERBES SÈCHES / ABOUT DRY GRASSES) de NURI Bilge CEYLAN

Après les très contemplatifs et philosophiques Winter Sleep (Palme d’or à Cannes en 2014) et Le Poirier sauvage, le réalisateur fera son grand retour avec Les Herbes sèches, l’histoire d’un jeune professeur célibataire dans un village d’Anatolie, dont l’existence morose va être bouleversée par la rencontre avec une autre professeure. Cette fresque existentielle s’annonce aussi comme un état de lieux politique et social de cette région de la Turquie, narrant« le difficile quotidien que doivent mener les habitants, ainsi que les dynamiques de la trame géographique, ethnique ou sociale qui les entoure », comme l’a déclaré le réalisateur.

JEUNESSE de WANG Bing

Mystère complet autour de ce film du réalisateur chinois, grand portraitiste de son pays et de ses mutations géographiques, qui nous a plutôt habitués à de longues fresques documentaires (Argent amer, Les Âmes mortes). On sait seulement qu'il travaille depuis plusieurs années sur ce projet, dans des ateliers de confection textile, comme il l'a confié aux Cahiers du Cinéma en mars dernier. C'est un doublé gagnant pour Wang Bing, qui présentera en séance spéciale un autre film, Man in Black, dont on vous parle plus bas.

BANEL ET ADAMA de Ramata-Toulaye SY (premier film)

Diplômée de la FEMIS en 2015, section scénario, Prix spécial du jury au Festival de Clermont-Ferrand 2022 pour son court Astel, Ramata-Toulaye Sy est clairement la petite nouvelle de cette compet', et on sent qu'elle va faire sensation. Celle qui a déjà coécrit plusieurs longs (Sibel de Çagla Zencirci et Guillaume Giovanetti, Notre-Dame du Nil d’Atiq Rahimi) viendra présenter son premier film, l'histoire de Banel et Adama, 18 et 19 ans, qui vivent dans un petit village éloigné au Nord du Sénégal. L'amour de ce couple fusionnel va être mis à rude épreuve par les conventions de la communauté, car là où ils vivent, il n’y a pas de place pour les passions. On a hâte de découvrir ce conte lyrique tournés dans les plaines grandioses du Fouta.

FIREBRAND de Karim AÏNOUZ

Après La Vie invisible d'Eurídice Gusmão (prix Un Certain Regard à Cannes en 2019), mélo sur les désillusions conjugales de deux soeurs à Rio de Janeiro, le réalisateur brésilien revient avec un drame historique sur Catherine Parr, sixième et dernière épouse de l’ogre Henry VIII et l’une des seules à lui avoir survécu. Tout ça promet du sang, de la rivalité et des intrigues de couloir cruelles, le tout nimbé dans une photographie soignée. Alicia Vikander, Jude Law et Simon Russell Beale s'y donneront la réplique.

LA PASSION DE DODIN BOUFFANT de TRAN Anh Hung

Caméra d’or ovationnée au Festival de Cannes pour L'Odeur de la papaye verte (1993), qui racontait la relation entre un domestique et ses maîtres ruinées dans les années 1950 à Saïgon, le Français d'origine vietnamienne Tran Anh Hung fait son grand retour avec une romance qui s'annonce tout aussi sensuelle. On y suivra Eugénie (Juliette Binoche), cuisinière exceptionnelle qui travaille depuis 20 ans aux côtés du célèbre gastronome Dodin (Benoît Magimel), avec qui elle a noué une passion. Eugénie, avide de liberté, n'a jamais souhaité épouser Dodin. Ce dernier décide alors de lui offrir un cadeau unique : cuisiner pour elle. Attention, cette romcom originale a tout pour surprendre la Croisette et réveiller nos papilles.

L'ÉTÉ DERNIER de Catherine BREILLAT

Cette édition marquera le retour de la trop rare Catherine Breillat sur la Croisette, plus de quinze ans après le sulfureux Une vieille maîtresse, présenté en compet’ en 2007. Grande spécialiste des thrillers érotiques et des jeux de dupe, la réalisatrice française nous avait scotchés avec son dernier film, Abus de faiblesse (2013), dans lequel Isabelle Huppert campait une réalisatrice hémiplégique arnaquée par un magnétique voyou (Kool Shen). Libre adaptation du film danois Dronningen (Queen of Hearts) réalisé par May el-Toukhy en 2019, L’Été dernier s’intéressera à la relation entre une avocate quadragénaire et son beau-fils de 17 ans, avec lequel elle entretient une aventure. Au casting : Léa Drucker, Olivier Rabourdin, Clotilde Courau et le jeune Samuel Kircher, pour son premier rôle au cinéma - son frère Paul a récemment été révélé dans Le Lycéen de Christophe Honoré. Manipulation et désirs troubles à prévoir.  

RAPITO de Marco BELLOCCHIO

Vous venez de binge-watcher Esterno Notte, la première série du cinéaste italien présentée à Cannes, fresque sidérante sur l’enlèvement de l’homme politique Aldo Moro par les Brigades Rouges en 1978 ? Son nouveau projet devrait vous plaire. Inspiré d’une histoire vraie, il raconte l’histoire d’Edgardo Morara, un jeune garçon juif qui, en 1858, fut enlevé de force pour être converti comme chrétien. On y suivra la lutte de ses parents pour sa libération, qui virera à une bataille politique opposant la papauté aux forces de la démocratie. À 82 ans, le cinéaste italien pourrait remporter la Palme d'or avec 25ème long-métrage, toujours plus acéré politiquement et retors vis-à-vis des forces despotiques qui traversent l’Italie – souvenons-nous du Traître (2019), qui auscultait les relations ambiguës entre un repenti de la Cosa Nostra et le juge Falcone. 

MAY DECEMBER de Todd HAYNES

LE projet qu'on attend depuis des années. Après son modeste mais percutant portrait des Velvet (sobrement intitulé The Velvet Underground), présenté hors-compétition à Cannes en 2021, le grand Todd Haynes – qui aura droit à une grande rétrospective au Centre Pompidou prochainement – se rendra à Cannes en grande pompe avec ce drame sur l'histoire d'une actrice (Julianne Moore) dont la vie familiale est perturbée par le biopic qui se prépare sur sa vie et sa rencontre avec l’actrice qui l’incarnera (Natalie Portman). Le tout saupoudré de l’histoire singulière du couple formé par Julianne Moore et son mari, de 23 ans son cadet, qui avait fait des années plus tôt la une des tabloïds. Un méli-mélo qui s’annonce aussi passionnant que vertigineux (comme toujours chez le réalisateur de Carol) et qu’on tentera de démêler avec plaisir.

THE OLD OAK de Ken LOACH

Après I, Daniel Blake, Palme d’or en 2016, l'infatigable réalisateur, âgé de 86 ans, retourne sur les terres du nord-est de l’Angleterre avec ce film qui prend pour décor le village d’anciens mineurs de charbon. Sa communauté, autrefois florissante, s'efforce de maintenir ses valeurs en vie au milieu d'une colère et d'un découragement croissants, tandis que peu de jeunes restent dans le coin. Pour ce nouveau projet, Ken Loach retrouve Dave Turner, qui tenait un second rôle dans Sorry We Missed You, et collabore pour la première fois avec Ebla Mari, encore inconnu(e) du grand écran. Beaucoup de larmes, un message politique percutant et des héros intrépides : on le sait, Ken Loach l'impétueux va faire souffler un vent de révolte sur le glamour cannois.

PERFECT DAYS de Wim WENDERS

Vous vous souvenez sûrement du célèbre peep-show de Paris, Texas ? Dans ce film culte, qui avait remporté la Palme d’or en 1984, Wim Wenders filmait des femmes dans de petites cabines aux vitres transparentes – en face d’elles, des hommes, avec lesquels elles communiquaient par téléphone, tout en se laissant observer. C’est à d’autres sortes de cabines que va s’intéresser le cinéaste allemand de 76 ans, qui s’est inspiré du « Tokyo Toilet art project », un projet de rénovation urbaine conçu par de célèbres architectes qui consiste à transformer 17 lieux d’aisance en œuvres d’art. « Il y a quelque chose de très japonais dans cette idée, dans tout ce décor. Je pense presque que c'est une idée utopique », avait analysé Wim Wenders lors d'une conférence de presse en 2022. « Les toilettes sont un endroit où tout le monde est pareil. Il n'y a pas de riches et de pauvres, pas de vieux et de jeunes, tout le monde fait partie de l'humanité. » On a hâte de découvrir ce grand cabinet de curiosités à Cannes.

BLACK FLIES
Jean-Stéphane Sauvaire

On aurait pas forcément misé sur ce thriller réalisé par le Français Jean-Stéphane Sauvaire, qui avait collaboré comme assistant réalisateur avec Gaspar Noé (Seul contre tous), Cyril Collard (Les Nuits fauves) ou encore Laetitia Masson (Love Me), puis était passé par Cannes, à Un certain regard, en tant que réalisateur, avec son fou Johnny Mad Dog.

Le pitch de Black Flies : "Un jeune ambulancier, Ollie Cross, doit faire équipe avec un médecin expérimenté, Rutkovsky. Tous les deux arpentent les rues du centre-ville de New York, entre criminels, SDF et usagers de drogues. Ollie découvre ainsi les risques inhérents de son métier." Avec Sean Penn, Tye Sheridan, Katherine Waterston et Michael Pitt.

LE RETOUR
Catherine Corsini

D'abord écarté au dernier moment par le festival, privé de subventions, et visé par une enquête sur les conditions de tournage, le film de Catherine Corsini est finalement retenu en compétition. On est comme vous devant votre écran de smartphone ou votre ordi : dans le brouillard.

On rappelle toutefois le pitch et le casting de ce film : "Kheìdidja, la quarantaine, travaille pour une famille parisienne aisée qui lui propose de s'occuper des enfants le temps d’un été en Corse. L'opportunité pour elle de retourner avec ses filles, Jessica et Farah, sur cette île qu'elles ont quittée quinze ans plus tôt dans des circonstances tragiques. Alors que Khédidja se débat avec ses souvenirs, les deux adolescentes se laissent aller à toutes les tentations estivales : rencontres inattendues, 400 coups, premières expériences amoureuses. Ce voyage sera l'occasion pour elles de découvrir une partie de leur histoire et de se rapprocher."

EN SEANCES SPECIALES

STRANGE WAY OF LIFE de Pedro Almodóvar

Voilà le film que Pedro Almodóvar a conçu comme une réponse au Secret de Brokeback Mountain - rappelons que le réalisateur voulait réaliser cette love-story entre deux cow-boys, finalement confiée à Ang Lee en 2005. Strange Way of Life, court-métrage de 30 minutes dont le titre est un hommage à la chanteuse portugaise Amália Rodrigues, mettra en scène Ethan Hawke dans la peau du shérif Jake, face à Silva (Pedro Pascal, coqueluche mondiale depuis la série The Last of Us), en as de la gâchette. Tandis que Silva traverse le désert de Bitter Creek, au Texas, pour rendre visite à Jake, on apprend que les deux hommes ont travaillé ensemble comme tueurs à gages il y a 25 ans... Président du jury officiel en 2017, Pedro risque de nous offrir l'histoire d'amour queer et renversante de la Croisette.

RETRATOS FANTASMAS (PORTRAITS FANTÔMES / PICTURES OF GHOSTS) de Kleber MENDONÇA FILHO

Prix du Jury à Cannes en 2019 pour Bacurau, fable dystopique sanglante sur la mort d'une emblématique matriarche de 94 ans dans un village fictif et isolé au cœur du sertão, le réalisateur brésilien viendra présenter ce film pour l'heure pitch inconnu.

ANSELM (DAS RAUSCHEN DER ZEIT) / (LE BRUIT DU TEMPS, ANSELM KIEFER) de Wim WENDERS

La dernière fois que le réalisateur allemand a posé ses valises à Cannes, c'était pour son docu Le Pape François : Un homme de parole. Cette année, il est de retour avec un film consacré à l’un des plus grands artistes contemporains, Anselm Kiefer, présenté comme une expérience cinématographique unique qui éclaire son parcours de vie, ses inspirations, son processus créatif, et sa fascination pour le mythe et l’histoire. Entre film et peinture, passé et présent, le film nous immergera dans ce portrait unique, tourné en 3D.

OCCUPIED CITY de Steve MCQUEEN

Le réalisateur britannique engagé Steve McQueen (12 Years a Slave, Les Veuves…), venu présenter Hunger à Cannes en 2008, montrera son premier documentaire, adapté du livre Atlas of an Occupied City. Amsterdam 1940-1945 écrit par sa femme, l’historienne Bianca Stigter. Le livre se penche sur la Seconde Guerre mondiale à Amsterdam, et comment ces marques et souvenirs conditionnent encore aujourd’hui la vie dans cette ville ; ville où, d’ailleurs, Stigter habite. Ce n’est pas la première fois que le couple travaille ensemble : Stigter était la productrice associée de Les Veuves et de 12 Years a Slave.

MAN IN BLACK de WANG Bing

Man in Black est une oeuvre plutôt destinée aux galeries d’art. Le cinéaste chinois a filmé au Théâtre des Bouffes du Nord sur trois jours sans public, et mis en forme par Caroline Champetier, le compositeur chinois Wang Xilin exilé en Allemagne, pour qu’il raconte, dépouillé de tout vêtement, certaines parties de sa vie.

LITTLE GIRL BLUE  de Mona Achache

BREAD AND ROSES de Sahra Mani

LE THÉORÈME DE MARGUERITE d'Anna Novion

SEANCES DE MINUIT

OMAR LA FRAISE d'Elias BELKEDDAR

Coscénariste d’Athena et de Mes Jours de gloire, Elias Belkeddar débarque à Cannes avec son premier long, après avoir présenté son court Un Jour de mariage à la Semaine de la critique en 2018, déambulation mélancolique sur un voyou exilé à Alger. Ce nouveau film prendra de nouveau racine dans les terres algériennes, suivre les aventures d’un voyou en caval et de son acolyte Roger, qui vivent de petites magouilles. Un duo qui s’annonce charismatique, puisqu’il est interprété par Reda Kateb et Benoît Magimel (qui nous a scotché l’an dernier dans Pacifiction, et figure trois fois en Sélection officielle cette année), deux compères sur la voie de la rédemption.  

ACIDE de Just PHILIPPOT

On se réjouit de retrouver le jeune Français Just Philippot, qui nous avait subjugué en 2020 avec La Nuée, film de genre et thriller agricole de haute tenue dans lequel un nuage de sauterelles tueuses menaçait une éleveuse en plein burn-out. Il reviendra avec Acide, prolongation d'un de ses propres courts sur une catastrophe climatique - des pluies acides qui s’abattent sur la France - avec Laetitia Dosch et Guillaume Canet. Quelque chose nous dit que cet exode apocalyptique devrait ramener un vent de conscience écolo sur cette sélection officielle.  

KENNEDY de Anurag KASHYAP

Après Bombay Talkies, film collectif d’anthologie (Séance spéciale en 2013) et Udaan (Un Certain regard en 2010) le réalisateur indien de l’inoubliable fresque mafieuse Gangs of Wasseypur (2012) fera son grand retour avec son nouveau film, Kennedy. Le pitch est encore tenu secret, mais vu son titre, il pourrait s’agir d’un biopic anti conventionnel sur le président américain, dont l’assassinat au Texas en 1963, sorte de matrice obsessionnelle, continue de hanter tout un pan du cinéma américain paranoïaque. Sunny Leone et Rahut Bhat tiendront les rôles principaux du film. 

HYPNOTIC Robert Rodriguez

PROJECT SILENCE Kim Tae-gon

CANNES PREMIERE

LE TEMPS D'AIMER de Katell QUILLÉVÉRÉ

Après Un poison violent (2010) et Suzanne (2013), présentés à la Semaine de la critique, la cinéaste française Katell Quillévéré fait son retour fracassant à Cannes avec ce drame coécrit avec le scénariste Gilles Taurand (Twist à Bamako de Robert Guédiguian, La Belle Personne de Christophe Honoré). Le Temps d’aimer relatera la rencontre, en 1947, entre Madeleine (Anaïs Demoustier), serveuse d’un hôtel-restaurant et mère d’un petit garçon, et François (Vincent Lacoste), un étudiant riche et cultivé. Le film suivra l’histoire amoureuse de Madeleine et François sur une vingtaine d’année, l'un et l'autre se cachant un secret qui tardera à être révélé... L’alchimie entre Anaïs Demoustier et Vincent Lacoste n’est plus à prouver – ils se sont donné la réplique dans Deux fils de Félix Moati et Fumer fait tousser de Quentin Dupieux -, donc on mise gros sur le film, et sur le talent de cette réalisatrice pour observer finement les dangers de la passion.

CERRAR LOS OJOS (FERMER LES YEUX) de Victor ERICE

Prix du Jury en 1992 pour Le Songe de la lumière, le cinéaste espagnol, du haut de ses 82 ans, a bouclé son quatrième film, l'histoire d'un célèbre acteur espagnol, Julio Arenas, disparu pendant le tournage d’un film. Son corps n'est jamais retrouvé, et des années plus tard, le mystère refait surface grâce à un programme télévisé qui revient sur l'acteur, en proposant un éclairage nouveau sur les images des dernières scènes auxquelles il a participé, tournées par un de ses amis proches : le réalisateur Miguel Garay. Les rôles principaux seront tenus par Manolo Solo, José Coronado, Marina Leon et Ana Torrent.

BONNARD, PIERRE ET MARTHE de Martin PROVOST

Césarisé pour Séraphine en 2009, le réalisateur viendra présenter son tout nouveau biopic sur la vie du peintre Pierre Bonnard. Cette romance historique retrace l’impact de la femme du peintre, Martha, dans sa vie d'artiste. Le célèbre peintre sera interprété par Vincent Macaigne (bouleversant dans Chroniques d’une liaison passagère) - il donnera la réplique à Cécile de France. Un duo qui annonce tout en intensité et en complicité.

KUBI de Takeshi KITANO

Adapté d'un livre de Kitano lui-même, ce nouveau film s'inspire de l'incident réel de Honno-ji, dans lequel le célèbre seigneur de guerre Oda Nobunaga a été assassiné dans un temple de Kyoto en 1582. Avant l'assassinat, Shinzaemon capture Araki Murashige, un général accusé de déloyauté. L'intrigue tourne autour du sort de Murashige, dont Nobunaga veut briser le cou... On l'aura deviné : le réalisateur japonais est de retour avec un film d'époque qui s'annonce grandiose, 23 ans après avoir présenté Gohatto en Compétition.

L'AMOUR ET LES FORÊTS

de Valérie Donzelli

Après Marguerite et Julien, présenté en compet' officielle en 2015, l'actrice-réalisatrice française continue de tracer le sillage de son univers décalé, entre légèreté et cruauté (La Reine des PommesLa Guerre est déclarée), avec ce nouveau film présenté à Cannes Première, qui est une adaptation du roman éponyme d'Éric Reinhardt (Prix Renaudot des Lycéens en 2014 ) coécrite avec Audrey Diwan.

Le pitch : "Quand Blanche a croisé le chemin de Greg, elle a cru rencontrer celui qu’elle cherchait. Les liens qui les unissent se sont tissés rapidement, leur histoire s’est écrite dans l’emportement. Blanche fait taire ses appréhensions, s’éloigne de sa famille, de sa sœur jumelle, pensant se réinventer. Et fil après fil, se retrouve prise au piège d’un homme possessif et dangereux. Un homme qu’elle n’ose dénoncer par honte, par peur. Car l’emprise n’a que deux issues possibles. Soit la victime s’effondre, soit elle se libère…"

EUREKA
de Lisandro Alonso

Un peu d'envolées fantastiques (et poétiques, on espère) avec ce film, réalisé par le réalisateur et le scénariste argentin Lisandro Alonso (La LibertadLos MuertosLiverpool).

Le pitch : "Un voyage dans le temps et l'espace, entre 1870 et 2019, entre les Etats-Unis, le Mexique et la forêt amazonienne, à la découverte de la culture amérindienne. Pour faire le lien entre les époques et les continents, le récit est porté par Eureka, femme devenue oiseau migrateur..." Avec Viggo Mortensen et Chiara Mastroianni, qui officie cette année comme maîtresse de cérémonie <3

UN CERTAIN REGARD (19 films)

Film d'ouverture : LE REGNE ANIMAL de Thomas Cailley

Après Les Combattants, dans lequel Kevin Azaïs et Adèle Haenel partaient en mission survivaliste lors d'un stage à l'armée, Thomas Cailley revient en force avec un long porté par Adèle Exarchopoulos, Romain Duris et Paul Kircher. L’histoire se situera « deux ans après l'apparition des premières mutations de l'homme vers l'animal. La société s'adapte, prend en charge et tente de soigner ses "créatures" dans des centres spécialisés. Mais un convoi a un accident, et les Créatures se dispersent dans la nature… » nous informe le pitch officiel.  Une intrigue qui, sous ses airs de science-fiction, résonne étroitement avec la pandémie et les questionnements scientifiques qu'elle a pu soulever (rappelons que dans Les Combattants, le personnage d'Adèle Haenel, persuadée que la fin du monde était proche, évoquait de façon visionnaire la présence d'un coronavirus capable de décimer l'humanité). Quand on lui a demandé de nous en dire plus sur le film en entretien (à lire ici), Adèle Exarchopoulos nous a parlé d'un « scénario complètement fou », et l'a résumé comme une « ode à la différence ». Cannes n’est pas prêt pour cette secousse.

LOS DELINCUENTES (THE DELINQUENTS) de Rodrigo MORENO

Son nom ne vous dit peut-être rien, mais Rodrigo Moreno (Un mundo misterioso, Reimon) est l'un des plus importants chefs de fil du Nouveau cinéma argentin, aux côtés de Lucrecia Martel et Pablo Trapero. Son nouveau film raconte l'histoire de deux employés de banque argentins, devenus malfrats, qui découvrent une alternative possible à la vie monotone et terne à laquelle ils étaient habitués. Au casting de ce film aventureux, ode à la liberté : Margarita Molfino, Esteban Bigliardi et Cecilia Rainero.

HOW TO HAVE SEX de Molly MANNING WALKER (premier film)

Cheffe opératrice de formation, la Londonienne Molly Manning Walker s'est faite connaître avec son premier court métrage Good Thanks, You?, présenté à la 59e édition de la Semaine de la Critique, dans lequel elle décrivait avec acuité le cauchemar administratif des victimes de violences sexuelles. Son premier long suit l'expérience de trois amies en vacances à Majorque, qui s'adonnent à un rite de passage typiquement britannique : perdre leur virginité dans des fêtes orgiaques. Un film à fleur de peau, qu'on prédit à la fois d'une grande violence et d'une grande douceur. Au casting : Mia McKenna-Bruce, Samuel Bottomley et Lara Peake.

GOODBYE JULIA de Mohamed KORDOFANI (premier film)

Juste avant la sécession du Soudan du Sud, Mona, une chanteuse à la retraite prise dans un mariage houleux, tente de se racheter après avoir couvert la mort d'un homme, en accueillant chez elle la veuve sud-soudanaise du défunt, et son fils, Daniel. Au casting de ce premier long du soudanais Mohamed Kordonfani : Eiman Yousif, Siran Riak, Nazar Goma, Ger Duany

LA FLEUR DE BURITI de João SALAVIZA & Renée NADER MESSORA

Repérés avec Le Chant de la forêt, oeuvre hybride entre cinéma ethnographique et fiction qui nous plongeait dans le quotidien d'une tribu indigène au Brésil (présenté à Un Certain Regard en 2018), ce tandem portugais revient avec un drame qui s'annonce tout aussi onirique, filmé à hauteur d'un enfant, Patpro, qui va parcourir trois époques de l’histoire de son peuple indigène, au cœur de la forêt brésilienne. Inlassablement persécutés, mais guidés par leurs rites ancestraux, leur amour de la nature et leur combat pour préserver leur liberté, les Krahô n’ont de cesse d’inventer de nouvelles formes de résistance. Un film que l'on devine a aussi immersif que politique.

SIMPLE COMME SYLVAIN de Monia CHOKRI

« J’avais envie d’écrire un vrai film d’amour. Je trouve qu’il y en a peu, peut-être parce qu’on est dans une époque cynique, mais je trouve que ça fait toujours du bien, une romance à la The Notebook ou à la Titanic », nous a confié en interview la plus en vogue des réalisatrices québécoises (La Femme de mon frère, Babysitter) à propos de sa nouvelle comédie, présentée quatre après que La Femme de mon frère a reçu le coup de cœur du jury Un Certain regard au festival. Amour, gloire, et déboires sont donc à prévoir au programme de ce film qui racontera l’histoire d’une quadragénaire aisée (Magalie Lépine Blondeau) bouleversée par sa rencontre avec un entrepreneur issu d’un milieu modeste (Pierre-Yves Cardinal, vu dans Tom à la ferme de Xavier Dolan). Plus sérieusement, on compte sur la pétillante cinéaste pour railler sans vergogne le modèle social du couple et ses failles. 

LA MÈRE DE TOUS LES MENSONGES de Asmae EL MOUDIR

Asmae, jeune réalisatrice marocaine, se rend chez ses parents à Casablanca pour les aider à déménager, et tombe sur une photo : des enfants qui sourient dans la cour d’une école maternelle. Hors cadre se trouve une petite fille assise sur un banc, qui regarde timidement l’appareil photo. Mais Asmae est convaincue qu’elle n’est pas l’enfant sur cette image. Asmae décide d'introduire sa caméra et de jouer avec cet incident pour évoquer d’autres souvenirs auxquels elle ne croit pas non plus.... Investigation intime, enquête sur un pays et généalogie d'un mensonge : ce film d'Asmae El Moudir, auteure de plusieurs documentaires au Maroc (notamment La Carte postale) s'annonce comme une belle promesse.

LES COLONS de Felipe GÁLVEZ (premier film)

Pour son premier long, le scénariste chilien Felipe Gálvez (Rapace, Los Territorios) explore une partie cruciale du passé colonial du Chili, à travers l'histoire de trois cavaliers engagés par un riche propriétaire terrien pour vider des terres de leur population autochtone, et ouvrir la route vers l’Atlantique. Un drame d'époque qui s'annonce visuellement stupéfiant, et met en lumière l'écart entre la vérité intime et l'histoire officielle.

AUGURE de Baloji TSHIANI (premier film)

Le Congolais Baloji Tshiani viendra présenter son premier long métrage Augure, récit choral qui retrace l’histoire de quatre personnages considérés comme sorcières et sorciers en République Démocratique du Congo, et qui vont trouver le moyen de s’entraider pour sortir de cette assignation stigmatisante.

LES MEUTES de Kamal LAZRAQ (premier film)

Diplômé de La Fémis, très remarqué pour ses courts métrages (deuxième prix de la Cinéfondation au Festival de Cannes 2011 avec Drari, en compétition internationale à Clermont-Ferrand avec Moul lkelb – L’homme au chien en 2015), le réalisateur franco-marocain viendra présenter son premier long, qui prend pour décors les faubourgs populaires de Casablanca. On y suivra le destin d'Hassan et Issam, père et fils (Ayoub Elaid et Abdellatif Masstouri) qui tentent de survivre au jour le jour, enchaînant les petits trafics pour la pègre locale, jusqu'au jour où le kidnapping d'un homme tourne au drame... Un jeune cinéaste prometteur à suivre de près.

THE BREAKING ICE de Anthony CHEN

La relation florissante entre trois jeunes adultes d'une vingtaine d'années, à Yanji, une ville frontalière du nord de la Chine, pendant quelques jours de fortes chutes de neige hivernales. Voilà le pitch de ce film d'Anthony Chen qu'on soupçonne aussi beau que mélancolique. Pourquoi on l'attend avec impatience ? Parce que son réalisateur, originaire de Singapour, a remporté la Caméra d'or en 2013 pour son premier long Ilo Ilo, tranche de vie naturaliste qui décrivait avec beaucoup de nuances le quotidien, traversé par divers rapports de force, d'une famille durant la crise économique.

IF ONLY I COULD HIBERNATE de Zoljargal PUREVDASH (premier film)

Premier film originaire de Mongolie à se frayer une place à Cannes, ce long métrage raconte l'histoire d'un un adolescent d’un quartier défavorisé d’Oulan-Bator, déterminé à gagner une compétition de sciences physique pour obtenir une bourse d’étude. Après Yellow Bus et Stairs, deux court métrages très remarqués, on mise gros sur ce cinéaste original, dont on on a hâte de découvrir l'univers naturaliste.

HOPELESS de KIM Chang-hoon (premier film)

« Un film noir sur des personnes dangereuses qui font des choix risqués pour échapper à la dure réalité. » Voilà le pitch - un brin flippant mais très intriguant - de ce long sud-coréen porté par Hong Xa-bin et Song Joong-ki. On en saura pas plus pour l'instant, mais on sent une fresque existentielle teintée de danger et de nihilisme. Affaire à suivre.

TERRESTRIAL VERSES de Ali ASGARI & Alireza KHATAMI

On connaît l'Iranien Ali Asgari pour se précédent film, Juste une nuit (2022), terrifiant récit d’une fille-mère abandonnée à elle-même dans les rues de Téhéran, présenté dans la section Panorama de la Berlinale. Il refait ici équipe avec Alireza Khatami, coscénariste de son premier long, qui passe avec lui derrière la caméra, pour ce film dont on ne connaît pas encore l'histoire. Même si quelque chose nous dit que les deux cinéastes risquent de brosser un portrait au vitriol de leur pays, traversé par la violence et les inégalités sociales.

RIEN À PERDRE de Delphine DELOGET (premier film)

Que serait un tapis rouge cannois sans Virginie Efira ? Cette année, l'actrice césarisée pour Revoir Paris d'Alice Winocour portera le premier film de Delphine Deloget, documentariste et lauréate du prix Albert-Londres en 2015 dans la catégorie audiovisuel, dont le long-métrage documentaire No London Today, plongée dans le monde de cinq jeunes clandestins à Calais, avait été sélectionné à l'ACID en 2008. Pour son passage à la fiction, elle racontera l'histoire de Sylvie, mère célibataire qui se voit retirer la garde de son fils après un grave accident.

ROSALIE de Stéphanie DI GIUSTO

Après La Danseuse (2016) - inspiré de la vie tourmentée de la danseuse Loïe Fuller -, la réalisatrice s'intéresse au parcours de Clémentine Delait, célèbre femme à barbe du XIXème siècle, prise dans les spirales d'une histoire d'amour. Cette tenancière de bar née dans les Vosges, dotée d'une pilosité exceptionnelle, fit de sa barbe frisée l'objet d'un commerce lucratif dans les années 1900, en devenant la vedette de nombreuses cartes postales où elle posait en tenues coquettes. Nadia Tereszkiewicz campera le rôle principal aux côtés de Benoît Magimel et Benjamin Biolay.

THE NEW BOY de Warwick THORNTON

L'Australien Warwick Thornthon (Sweet Country) recrute sa compatriote Cate Blanchett pour camper le rôle d’une religieuse renégate, qui devra chercher à maintenir l’équilibre fragile du monastère dans lequel débarque de nulle part un jeune garçon aborigène de neuf ans. Une histoire de lutte spirituelle située dans les années 1940.

ONLY THE RIVER FLOWS de Wei Shujun

Troisième film du cinéaste chinois Wei Shujun (A la frontière, 2018 ; Courir gré du vent, 2020), Only The River Flows pourrait bien nous faire frissonner. Le cinéaste, qui avait sa carrière dans le cinéma en tant qu’acteur à l’âge de 14 ans, est un habitué de Cannes : son court-métrage On the Border a reçu une mention spéciale à Cannes en 2018 ; son long métrage Striding into the Wind est de nouveau sélectionné en compétition en 2020.

Le pitch : adapté de la nouvelle Mistakes By The River de Yu Hua, l'histoire suit un chef de police qui enquête sur une série de meurtres qui ont pris place dans un coin rural, en Chine, dans les années 1990, nous rapporte ScreenDaily. Si des arrestations sont rapidement réalisées, des indices poussent un policier (Zhy Yilong, star de Lighting Up the Stars, qui a remporté un vif succès au box-office chinois l'année dernière) à creuser des pistes auprès des habitants...

UNE NUIT d'Alex Lutz (hors compétition, clôture d'Un certain regard)

Après son touchant Guy, portrait mélancolique d'une ancienne star has-been, et sa drôle de série La Vengeance au triple galop - sans compter sa prestation étonnante de junkie dans Vortex de Gaspar Noé -, Alex Lutz pourrait encore nous étonner avec cette romcom qui tente de suspendre le temps. Il interprètera l'un des rôles principaux, aux côtés de sa grande amie Karin Viard.

Le pitch : "Dans une rame de métro bondée, une femme bouscule un homme. Ils se disputent.
Leur petite joute "aboie fort", mais ne manque pas de charme... Plus tard, dans les couloirs de la station, les deux inconnus font gauchement l'amour dans la cabine d'un photomaton.
A la surface enfin, ils vont se dire au revoir …

- "Voilà donc... au revoir"
- Eh bien oui, au revoir"
- Voilà...
"
Ils ne vont quand même pas passer la nuit à se dire adieu ! … Et pourquoi pas ?…

SALEM de Jean-Bernard Marlin

HORS COMPÉTITION

Film d'ouverture du festival : Jeanne du Barry de Maïwenn

Plus de dix ans après Polisse, plongée nerveuse dans la brigade de protection des mineurs qui lui valu le Prix du Jury à Cannes, Maïwenn inaugurera la 76e édition du Festival avec un film historique dédié à la vie chaotique de Jeanne du Barry, favorite du roi Louis XV. La réalisatrice interprètera elle-même cette comtesse née roturière, grande intrigante, qui se fit une place à la cour au mépris des hiérarchies sociales, s'attirant les foudres de Marie-Antoinette et d'une bonne partie de la noblesse. A ses côtés : Johnny Depp, Benjamin Lavernhe, Melvil Poupaud, Pierre Richard, Pascal Greggory et India Hair.

Film de fermeture : Élémentaire de Peter Sohn 

Les studios d’Animation Pixar débarquent à Cannes pour présenter en avant-première mondiale de leur nouveau long métrage Élémentaire, qui promet de mêler, sur un mode ludique, réflexion philosophique et divertissement. Dans la ville d’Element City, le feu, l’eau, la terre et l’air vivent dans la plus parfaite harmonie. C’est ici que résident Flam, une jeune femme intrépide et vive d’esprit, au caractère bien trempé, et Flack, un garçon sentimental et amusant, plutôt suiveur dans l’âme. L’amitié qu’ils se portent remet en question les croyances de Flam sur le monde dans lequel ils vivent…Adèle Exarchopoulos, Vincent Lacoste, Gabriel Le Doze, Coco Noël, Céline Monsarrat et Michel Dodane doublent ce film d'animation qu'on devine aussi malin qu'émouvant. Il sortira en salles le 16 juin aux États-Unis et le 21 juin en France.

KILLERS OF THE FOWER MOON de Martin Scorsese -> pour l'instant hors compétition, mais pourrait rejoindre la compétition

Le cinéaste sera de retour sur la Croisette avec un thriller produit par Apple, coécrit avec Eric Roth. Ce western, porté à l’écran par un casting de choc (Leonardo DiCaprio, Robert de Niro, Brendan Fraser, Lily Gladstone, Cara Jade Myers, JaNae Collins, Jillian Dion et Tantoo Cardinal), se déroulera en 1920 en Oklahoma, et retracera une série de meurtres commis par l’éleveur William Hale et ses neveux, afin de s’approprier les terres de la tribu Osage où ont été découvertes des sources de pétrole. Une série d'actes ignoble plus connue aujourd'hui sous le nom de "Règne de la Terreur". Un retour en force pour Scorsese, qui n’avait pas été en sélection officielle depuis After Hours en 1986, alors récompensé par le Prix de la mise en scène.

INDIANA JONES ET LE CADRAN DE LA DESTINEE de James Mangold

Quinze ans après la présentation d’Indiana Jones et le Royaume du Crâne de cristal, Harrison Ford montera à nouveau les marches du Palais des festivals le 18 mai prochain, aux cotés de James Mangold, réalisateur de ce cinquième volet de la saga. On y l'aventurier en 1969, en pleine conquête spatiale, où il devra affronter d'anciens nazis. Phoebe Waller-Bridge, Antonio Banderas, John Rhys-Davies, Toby Jones, Boyd Holbrook, Ethann Isidore et Mads Mikkelsen fouleront également le tapis rouge « sur l’emblématique musique de John Williams » comme le précise le communiqué du Festival de Cannes. Le Festival rendra également un hommage à Harrison Ford pour l’ensemble de sa carrière.

THE IDOL de Sam LEVINSON

Après Euphoria, portrait plein d'excès de la génération Z, Sam Levinson présentera cette nouvelle série qui réunit ses thématiques fétiches : l’addiction aux réseaux sociaux, le revers de la gloire, l'argent facile... En six épisodes, ce programme racontera l'histoire d'amour toxique entre une star montante de la pop, incarnée par Lily-Rose Depp, et le propriétaire d'un club, joué par The Weeknd (également coproducteur du show) qui se révèlera également être le gourou d'une secte. Un cocktail ravageur, qui promet de nous immerger dans les couloirs tentaculaires du showbusiness et de nous révéler la facette malsaine d'Hollywood - on connaît le talent de Sam Levinson pour capturer, caméra fluide et tremblante à la main, les corps se perdant dans la débauche.

COBWEB de KIM Jee-woon

Avec ce nouveau film, le cinéaste sud-coréen Kim Jee-Woon Séoul raconte l'histoire, en 1970, d'un réalisateur qui souhaite retourner la fin de son film. Mais les autorités de censure, les plaintes des acteurs et des producteurs ne cessent d’interférer et un grand désordre s’installe sur le tournage... Pour cette histoire qui s’annonce méta, le réalisateur confie le rôle principal à l’acteur Song Kang-Ho (Parasite). Un film qu'on devine hautement politique, s'attaquant à la pression de l’autorité et à la censure artistique en Corée.

L'ABBÉ PIERRE - UNE VIE DE COMBATS  Frédéric Tellier

COURT METRAGE

FILLES DU FEU  
Pedro Costa

Le Festival de Cannes se tiendra cette année du 16 au 27 mai 2023. La rédac' de TROIS COULEURS sera sur place pour vous faire vivre les festivités en direct !

Inscrivez-vous à la newsletter

Votre email est uniquement utilisé pour vous adresser les newsletters de mk2. Vous pouvez vous y désinscrire à tout moment via le lien prévu à cet effet intégré à chaque newsletter. Informations légales

Retrouvez-nous sur