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« Employé/patron » : combustion lente

  • Margaux Baralon
  • 2022-04-04

Le réalisateur uruguayen Manuel Nieto Zas s’approprie le genre ultra balisé du film social pour livrer un drame dépouillé, aussi tendu que délicat. Et en profite pour documenter le basculement de son pays dans une nouvelle ère.

Sous le soleil criard, des plantations de soja à perte de vue. Nous sommes en Uruguay, à la frontière avec le Brésil. Rodrigo dirige l’exploitation de son père mais manque d’ouvriers qualifiés. Il décide alors d’embaucher Carlos, jeune paysan du coin. Ces deux-là n’ont rien en commun, sinon un enfant en bas âge et la nécessité, plus urgente pour l’un que pour l’autre, de subvenir à leurs besoins.

Employé/patron est un film à combustion lente, qui prend le temps d’exposer les enjeux et les caractères avant qu’intervienne l’accident qui bouscule le fragile équilibre entre les personnages. La sobriété de la mise en scène de Manuel Nieto Zas, qui s’appuie beaucoup sur les somptueux paysages et ses acteurs (en partie non professionnels), lui permet de saisir toute la tension sourde née des inégalités sans tomber dans la démonstration.

Il suffit ici d’une phrase, d’un regard, pour mesurer l’ampleur de rapports de force si profondément ancrés qu’il n’est jamais besoin de les expliciter. Mais c’est aussi l’évolution de tout un pays qui intéresse le réalisateur. Dans une dernière séquence haletante, une course de chevaux, poursuivis par une horde sauvage de S.U.V., laisse entrevoir la fin d’un monde et de ses traditions.

Employé/patron de Manuel Nieto Zas, Eurozoom (1 h 46), sortie le 6 avril

Image (c) Eurozoom

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