Au cinéma, les profs au bout du rouleau

🖋️CRITIQUES

Les Herbes sèches de Nuri Bilge Ceylan (2023)

En Anatolie, un professeur accusé de harcèlement sexuel fait la rencontre d’une enseignante qu’il va chercher à séduire. Nuri Bilge Ceylan signe un drame existentiel surprenant, croisant avec souplesse grande fresque romanesque et cinéma moderne.

La Salle des profs d'İlker Çatak (2024)

Ce film nerveux et rythmé, nommé à l’Oscar du meilleur film étranger, suit la descente aux enfers d’une enseignante modèle qui voit sa vie lui échapper. Sous le vernis du cadre scolaire, le réalisateur allemand İlker Çatak dévoile intelligemment les débats brûlants qui animent l’intégralité de la société.

L’Affaire Abel Trem de Gábor Reisz (2024)

En imaginant une affaire qui, comme un rouleau compresseur, s'abat sur un élève de lycée accusant à tort son professeur pendant des examens, le réalisateur hongrois Gábor Reisz peint un tableau très frappant de son pays en pleine division.

Pas de vagues de Teddy Lussi-Modeste (2024)

Racontant l’implacable mécanique qui se met en place autour d’un professeur de collège accusé à tort de harcèlement, Teddy Lussi-Modeste signe un intense thriller à l’écriture complexe qui déplore vigoureusement les manquements de l’institution scolaire.

Un métier sérieux de Thomas Lilti (2023)

En se penchant sur le métier d’enseignant après avoir longtemps exploré celui de soignant, Thomas Lilti réussit une émouvante chronique collective et confirme son précieux talent pour sonder les douleurs sociales de la France contemporaine.

🗣️ INTERVIEWS

Carole Desbarats, ancienne professeure

Pourquoi les profs sont-ils au bout du rouleau ? Des Herbes sèches à La Salle des profs, les enseignants en crise envahissent le cinéma mondial depuis quelques mois. Éléments d’analyse avec Carole Desbarats, directrice artistique des Rencontres du Havre, autrice d’Enfances de cinéma (publié en 2022 aux éditions Warm) et ancienne professeure de français et de cinéma.

Hirokazu Kore-eda

Dans ce thriller articulé autour de plusieurs points de vues, Hirokazu Kore-eda suit le jeune Minato. Ses comportements étranges inquiètent sa mère qui décide alors de confronter l’équipe éducative de l’école de son fils. Une quête de vérité qui s'avèrera bien plus complexe que prévue.

En décembre dernier, nous avions rencontré le réalisateur qui nous a alors parlé de son rapport à l'enfance avant de revenir sur l'ensemble de sa carrière.

Louise Bourgoin

Dans Bis repetita, le premier long métrage délicieux d’Émilie Noblet, Louise Bourgoin incarne une prof de latin je-m’en-foutiste et fêtarde. Et forme un duo de choc avec Xavier Lacaille, qui joue avec un humour très slapstick un thésard passionné qui l’aide à préparer ses élèves (de vrais bras cassés) à passer un grand concours en Italie. On s'est donc dit que c'était le bon moment pour faire le portrait de l'actrice, qui nous en a dit long sur son rapport à la scolarité et sur le métier de ses parents professeurs.

Photo de couverture : Pas de vagues de Teddy Lussi-Modeste