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Disparition de Donald Sutherland : quand l'acteur revenait sur sa carrière singulière

  • Justine Carbon
  • 2024-06-21

Âgé de 88 ans, le mythique acteur canadien s’est éteint le jeudi 20 juin. Si les plus jeunes le connaissent dans les traits du magnanime et cynique Coriolanus Snow dans la saga « Hunger Games », les autres spectateurs ont pu le découvrir dans la satire anti-guerre « M*A*S*H » de Robert Altman, « Le Casanova de Fellini » ou encore « Ne vous retournez pas» de Nicolas Roeg. Comme un dernier hommage, l’émission 66 Minutes propose de découvrir l’un des derniers entretiens de l’acteur, qui revenait sur sa carrière unique.

Le journaliste Anderson Cooper a eu la chance de s’entretenir avec Donald Sutherland en 2017 et même d’être reçu dans sa demeure au bord de l’eau. L’acteur, tel un conteur, narre alors son parcours, qui a débuté sur une fausse note, lorsqu’un réalisateur et un directeur de casting décident de ne pas le retenir pour un rôle à cause de son physique qu’ils jugent disgracieux.

Si l’entretien révèle un comédien âgé mais toujours amusé et curieux, on apprend que les premières années de Donald Sutherland n’ont guère été heureuses. Atteint de la polio enfant, ce dernier est souvent alité. Plus tard, c'est sa puberté qui lui posera problème : il plus grand que les autres et a les oreilles décollées. Il partage alors une anecdote sur sa mère qui, après qu’il lui ait demandé s’il était beau, lui a répondu qu’il avait « un physique avec du caractère ».

Peut-être pour dépasser son physique (promis, on ne poussera pas plus loin niveau psychologie de comptoir), Donald Sutherland se tourne rapidement vers le jeu, qui lui permet de se mettre dans la peau d'autrui.

Son premier rôle au cinéma est dans Le Château des morts-vivants (1964) de Warren Kiefer, aux côtés de Christopher Lee. Déjà dans ce projet, qui reste confidentiel, les qualités de cet acteur caméléon sont perceptibles. Il y campe en effet deux rôles : celui d’un jeune soldat et d’une vieille femme.

Son premier rôle grand public, il l'obtient dans Les 12 salopards (1967) de Robert Aldrich. C'est sa petite scène qui le révélera au point d’obtenir le premier rôle dans un autre film de guerre, ou plutôt contre la guerre : M*A*S*H (1970) de Robert Altman

Sur le métier de comédien, Donald Sutherland explique que ses personnages, bien que détestés la plupart du temps par le public, ont toujours su lui inspirer de la sympathie. Et c’est peut-être cette empathie pour ses rôles qui lui ont permis de construire une carrière haute en couleurs.

Donald Sutherland n’a jamais pensé ou organisé sa carrière et c’est peut être ce qui lui permet de jouer en 2005 à la fois dans le téléfilm canado-américain Trafic d'innocence, sur la pègre des pays de l’Est, que dans la superproduction Pride and Prejudice de Joe Wright - qui nous offre, soit dit en passant, l’une des scène finales les plus touchantes du 7e art. 

Image : © Ibsan73

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