« True Detective » saison 4 : la série noire revient en force avec Jodie Foster

C’était il y a dix ans. Matthew McConaughey, Woody Harrelson et le bayou louisianais marquaient durablement le petit écran dans la première saison de True Detective, fiction policière anthologique imaginée par Nic Pizzolatto.

Dix ans et deux saisons nettement moins réussies plus tard, la série fait son grand retour avec six épisodes glaçants. Les marécages poisseux ont laissé place aux plaines gelées de l’Alaska fin décembre, alors qu’une nuit perpétuelle s’apprête à tomber sur une petite ville minière et sa station scientifique.

Le duo de flics mal assortis est toujours là mais se genre, cette fois-ci, au féminin. Liz Danvers (Jodie Foster, excellente), quinquagénaire énergique qui essore ses collègues, fait équipe avec Evangeline Navarro (la boxeuse Kali Reis, à la présence hypnotisante) pour déterminer ce qui est arrivé aux sept scientifiques de la station, disparus soudainement. Et comme il y a dix ans, cette enquête les amène à rouvrir une vieille affaire.

Le tour de force de cette quatrième saison de True Detective est de parvenir à renouer avec la virtuosité des débuts sans oublier d’embrasser son époque. La série explore tous les particularismes d’un territoire : le climat si hostile qu’il en devient aliénant ; la taille de la ville qui entraîne un double mouvement d’enfouissement des secrets et d’espionnage continu entre voisins ; les tensions entre populations autochtone et blanche, alors que la première voit son histoire et ses terres disparaître sous les matières polluantes rejetées par la mine...

Ce regard résolument moderne sur des problématiques très actuelles, ces personnages féminins plein de profondeur et une réalisation léchée font de cette saison la digne héritière des grandes heures de True Detective.

: « True Detective : Night Country », disponible à partir du 15 janvier sur Prime Video