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« Kokon » de Leonie Krippendorff : l'âge retorse

  • Copélia Mainardi
  • 2023-03-31

[Critique] La cinéaste allemande Leonie Krippendorff signe un teen movie délicat en adoptant le point de vue d’une adolescente berlinoise de 14 ans. Un portrait doux et sensible, reflet, le temps d’un été caniculaire, d’une jeunesse désœuvrée.

C’est l’été des premières fois. Premières règles, premières amours, premiers déboires – premières canicules aussi, dans un Berlin démuni face à ces records de température. Le bras en écharpe à la suite d’une partie de pouilleux massacreur qui a dérapé, Nora suit sa grande sœur, Jule, comme son ombre, jour et nuit. Au lycée, à la piscine ou dans les rues de ce quartier populaire de Kreuzberg, elle observe ses aînés et ce monde d’injonctions sans les faire vraiment siennes, et tente de manœuvrer dans cette jungle de rapports sociaux d’une brutalité aussi désarmante que l’étrange douceur qui en découle…

Sensible et acéré, le regard que pose Leonie Krippendorff sur ces ados ne verse jamais dans la mièvrerie ou la condescendance et évite les clichés souvent plaqués sur cette période retorse, qui s’échappe à mesure qu’on tente de la saisir. Kokon brûle de toute l’intensité de cet âge où rien ne se fait à demi : c’est un film qui se vit par le corps, où tout pulse, vibre et bouillonne. Le temps de quelques semaines durant lesquelles tout va trop vite, Nora finira par éclore, capturée par une caméra qui, sans sous-texte ni morale, parvient à restituer le quotidien dans toute sa dimension à la fois ordinaire et éminemment fondatrice.

Kokon de Leonie Krippendorff, Outplay (1 h 35), sortie le 5 avril

images (c) Outplay

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