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Dans notre numéro d'octobre, on tombe en amour pour Monia Chokri  

  • TroisCouleurs
  • 2023-10-04

Avec le drôle et sexy "Simple comme Sylvain", la réalisatrice québécoise a fait chavirer nos coeurs.

EDITO - « L’amour est la chose la plus importante du monde », disait le personnage joué par Anne Dorval dans le premier court métrage de Monia Chokri, Quelqu’un d’extraordinaire, en 2013. Dix ans plus tard, la réalisatrice de La Femme de mon frère (2019) et de Babysitter (2022) en est toujours convaincue – comme nous. C’est même, comme elle l’a affirmé d’emblée en interview, l’une de ses « obsessions ». Elle la décortique avec finesse et drôlerie dans son troisième long métrage, Simple comme Sylvain, qui conjugue romance au premier degré et préoccupations contemporaines sur les rapports de classes, de genres, sur la maternité ou l’urgence climatique.

Le pitch est simple comme son titre : une prof de philo, en couple agréable mais ronronnant, tombe raide dingue du viril charpentier qui retape le chalet qu’elle vient d’acheter avec son conjoint. Que peut raconter une énième histoire d’adultère en 2023 ? Bien des choses, tant l’entreprise de Monia Chokri est maligne. D’abord, comme elle nous l’a dit : « [L’amour] est un sujet inépuisable, surtout quand on est une femme parce qu’il a été moins exploité par l’écriture des femmes. »

S’il est traditionnellement considéré comme une préoccupation plutôt féminine, il est vrai qu’il a mécaniquement été moins investi par des femmes au cinéma avant que les réalisatrices ne gagnent peu à peu du terrain – et brillent par des œuvres sublimes comme Hafsia Herzi avec Tu mérites un amour (2019). En philo, il a été peu étudié, considéré comme non noble et cantonné à la littérature. La cinéaste québécoise a donc choisi de l’anoblir, autant dans sa dimension physique (torrides scènes de sexe qui jouent avec les clichés) que métaphysique (le récit est émaillé de réflexions de philosophes sur la question, de Platon à bell hooks).

À la présentation du film à Un certain regard à Cannes, Monia Chokri a enfl ammé la salle avec un discours sur la notion de génie et la domination, rappelant que rien ne devrait justifier débordements, colère et humiliations sur un plateau de cinéma. Plaidant surtout qu’on peut faire autrement (à partir – tiens donc – de qualités traditionnellement vues comme féminines et donc méprisées) : « […] Je suis heureuse de ce fi lm parce que nous l’avons fait dans la bienveillance, l’amour et le respect. Entourée des amis précieux, que j’admire, qui font de moi une meilleure personne. Et qu’est-ce qu’on se sent bien le soir en se couchant quand on se dit qu’on a été en mesure d’aimer et d’être doux avec les autres. »

Un programme simple, qu’il faut pourtant potasser en profondeur pour l’appliquer avec raison.

· TIMÉ ZOPPÉ

TROISCOULEURS n°201

Pour lire le numéro en ligne, cliquez ici

Monia Chokri : « Avoir une structure où on apprend à aimer et à être aimé, c'est fondamental »

Lire l'entretien

AU SOMMAIRE DU N°201 :

EN BREF 🏃‍♀️

L’ENTRETIEN DU MOIS – CLAIRE SIMON

FLASH-BACK – ELEPHANT DE GUS VAN SANT

NOUVELLES STARS – MARINE ATLAN & IRIS KALTENBÄCK

CINÉMA 🎬

EN COUVERTURE – MONIA CHOKRI

EN COULISSES – ROOM 999 DE LUBNA PLAYOUST

REPORTAGE – CHEZ PIERRE CRETON, CINÉASTE-JARDINIER

HISTOIRES DU CINÉMA – GUY GILLES

CINEMASCOPE : LES SORTIES DU 4 AU 25 OCTOBRE

CULTURE 🎨

SPECTACLES – BROADWAY À PARIS

EXPO – « CORPS À CORPS »

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