César 2023 : Tahar Rahim présidera la cérémonie

Le Mauritanien Mohamedou Ould Slahi détenu à tord à Guantánamo dans Désigné Coupable de Kevin Macdonald (2021), un Don Juan ambigu qui pousse la chansonnette dans le film éponyme de Serge Bozon (2022)... Avec ces deux derniers rôles aussi complexes que différents, l'acteur franco-algérien a prouvé l'étendue de son talent. De quoi donner envie à l'Académie des César de lui confier la mission de présider la 48e cérémonie, qui se tiendra le 24 février à l’Olympia, comme l'ont annoncé ce jeudi 5 janvier les organisateurs.

Dans un communiqué commun, l’Académie des César et Canal + ont loué un acteur qui « a mené sa carrière avec finesse, s’orientant vers des personnages riches, divers et complexes, et des expériences nouvelles », avant de rajouter dans un post : « Il est entré dans le cinéma par la grande porte avec deux César dès son premier grand rôle, cette fois c'est lui le boss. »

Une référence à sont tout premier rôle, inoubliable, dans Un prophète de Jacques Audiard, dans lequel il campait avec résilience et noirceur un détenu pris dans les filets de la mafia corse en prison. Il remportera le César du meilleur espoir masculin et du meilleur acteur, avant d'enchaîner sur des propositions toujours plus intenses, chez l'Iranien Asghar Farhadi (Le Passé) et Rebecca Zlotowski (Grand Central), ou encore Katell Quillévéré (Réparer les vivants). En 2021, Il a été membre du jury du Festival de Cannes, sous la houlette de l'Américain Spike Lee.

Naviguant entre films d'auteur singuliers et grosses productions, l'acteur a aussi tourné pour Damien Chazelle dans sa série musicale The Eddy, mais aussi dans Marie Madeleine de Garth Davis aux côtés de Joaquin Pheonix et Rooney Mara. Sa carrière internationale se poursuivra avec un projet d'envergure : le Napoleon de Ridley Scott, prévu pour 2023. Il sera également aux côtés de Meryl Streep, Kit Harrington et Sienna Miller dans la série Extrapolations.

Portrait : Sabine Villiard