- I.A. QUOI ?
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I.ARTISTE · Arada : « Notre rêve, c’est qu’Arada soit l’une des nouvelles écoles dans ce médium émergeant. »
- Julien Dupuy
- 2024-02-04
Ça pétille et ça brille chez Arada ! Depuis un peu plus de six mois, les duettistes qui se cachent derrière ce pseudonyme revisitent à grands coups de lycra et de rose flashy les stars de la culture pop, avec une forte prédisposition pour les super héros.
On croise dans leur galerie chamarrée une Barbie fière de ses bourrelets, un Rocky Balboa en mode disco, un Hulk qui prend des airs de jeune éphèbe et un Harry Potter revêtu d’une robe à paillettes. Les Arada lèvent pour nous le voile sur leur univers à la fois drôle, inventif et d’une impressionnante cohérence.
« Nous sommes un duo composé du créateur de mode Mehtap Karakuş et de l’artiste graphique Uğurcan Boz. Nous vivons en Turquie, nous avons 24 ans et nous avons fondé Arada il y a environ un an. Le cheminement qui nous a conduit à travailler avec l’I.A. générative remonte à notre enfance. Depuis notre plus jeune âge, nous avons expérimenté quantité de différents outils et disciplines, comme l’image de synthèse en 3D, les illustrations (de livres notamment), la création de logo, la mode et l’animation. Nous avons découvert les I.A. génératives par l’intermédiaire d’amis. Nous n’y avons pas prêté attention au tout début, en particulier parce que l’un de nous deux y était réfractaire. Mais dès que nous avons enfin sauté le pas, nous avons été époustouflés : les I.A. nous offrent des outils plein de possibilité, parfaitement adaptées au travail en duo et grâce auxquelles nous pouvions créer en totale liberté. Le processus créatif en lui-même est extrêmement satisfaisant, notamment parce que ces outils nous permettent d’aller très vite.
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Lire l'articleIl nous a semblé rapidement plus intéressant de revisiter des univers et des personnages existants que l’on adore et de nous les accaparer, plutôt que d’imaginer des personnages et des univers ex nihilo. Les personnages sur lesquels nous travaillons sont donc des stars dans leur genre, qui obéissent, tous, à des règles très précises. Donc quand, comme nous le faisons, vous brisez ces règles, vous provoquez des réactions très intéressantes chez vos spectateurs. Mais atteindre cet objectif suppose aussi que vous deviez avoir des objectifs très précis : nous ne nous laissons donc surprendre que très rarement par les I.A. génératives.
Et notre rigueur s’est affermie maintenant que nous avons établi nos propres références graphiques, sur lesquelles nous pouvons nous appuyer pour poursuivre nos explorations artistiques. En outre, comme l’un de nous deux a travaillé dans la mode, nous pouvons nous reposer sur sa grande connaissance des tissus ou des coupes, ce qui nous permet d’obtenir un résultat très précis sur les costumes. Enfin, nous avons choisi de couvrir trois décennies, qui vont des années 60 aux années 80. On adore la mode de ces périodes mais aussi les couleurs et le type de lumière que vous pouviez alors retrouver au cinéma.
L’I.A. générative est souvent perçue par les artistes comme un outil effrayant, cheap, qui menacerait les métiers et donc les vies de beaucoup de gens. Mais si l’on regarde ce qui s’est passé précédemment, même si beaucoup de révolutions technologiques ont mis fin à certaines professions, elles ont surtout généré de nouveaux métiers qui n’existaient absolument pas avant leur arrivée.
Bref, notre rêve, c’est qu’Arada sera l’une des nouvelles écoles dans ce médium émergeant. »