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Vu à la Berlinale : « Le Gang des bois du temple » de Rabah Ameur-Zaïmeche, banditisme fraternel

  • Corentin Lê
  • 2023-02-22

Un groupe de bandits s'empare de la cargaison d’un riche prince saoudien prêt à tout pour remettre la main sur ses biens. Sous la surface d’un film de braquage à la mise en scène incisive, Rabah Ameur-Zaïmeche signe un éloge de la fraternité parmi les déclassés.

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Une vieille dame est morte dans la cité des Bois du Temple, à Clichy : la mère de Monsieur Pons, ancien tireur d’élite qui veille sur le quartier depuis les hauteurs de son balcon en forme de tour de guet. Au PMU du coin, l’homme endeuillé croise souvent la route d’un groupe de bandits occupés, la nuit, à mener quelques larcins savamment organisés. Un soir, ce gang jovial où règne une camaraderie bon-enfant braque avec succès une précieuse cargaison, empochant le gros lot. Mais leur joie est de courte durée : il se trouve que leur victime n’est autre qu’un richissime prince saoudien, qui ne tarde pas à engager un détective pour récupérer des documents sensibles.

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Si l’intrigue du Gang des bois du temple a tout du film de braquage croisé au western urbain (avec attaques de diligence et tireurs embusqués), la singularité du film tient en partie au regard, attentif et sensible, que pose Rabah Ameur-Zaïmeche sur la banlieue clichoise. Les scènes d’action se limitant à une poignée d’éclats fugaces qui frappent d’autant plus par leur brièveté, la mise en scène témoigne généralement d’une patience assez remarquable à l’égard des gestes et des mots pleins de tendresse qui rendent la vie dans le quartier plus douce et agréable.

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Un verre que l’on insiste de payer à un vieil ami, un repas savouré tous ensemble sans se presser, des graines lancées à des pigeons lors d’une discussion fraternelle : avec des plans étirés donnant l’occasion aux personnages d’exister et d’habiter un cadre que l’on sait, pourtant, bel et bien en danger, Rabah Ameur-Zaïmeche insiste sur cette peinture du quotidien, comme à contre-courant de la logique implacable du récit (l’étau qui se resserre peu à peu autour du gang).

Avec un style minimaliste et tranchant, alternant longues scènes de respiration et surcadrages carcéraux, le cinéaste originaire de la cité des Bosquets, située à deux pas des lieux qu’il filme ici, parvient à magnifier ses figures de bandits au bon cœur tout en restant lucide sur l’inextricabilité de leur situation matérielle. « C’est toujours le pétrole » annonçait d’ailleurs en plaisantant, dès le début du film, l’un des jeunes membres du gang.

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