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Petit inventaire gourmand de la cuisine au cinéma

  • Perrine Quennesson
  • 2023-11-02

La “Passion de Dodin Bouffant” (en salles le 8 novembre), choisi pour représenter la France aux prochains Oscar, est un hommage à l’art de vivre à la française où l’on ficelle, mijote, assaisonne ou abricote à chaque séquence. Mais c’est aussi un grand film sur un amour contrarié dont la flamme ne se déclare qu’à travers celle de la gazinière. Au cinéma, comme ailleurs, le chemin le plus court vers le cœur (et le cerveau) passe indéniablement par l’estomac. En voici quelques exemples.

Le festin de Babette de Gabriel Axel (1987)

Quand il est question de nourriture au cinéma, le film de Gabriel Axel est le premier qui vient en tête. Oscarisé en 1988, il raconte comment une cuisinière française en fuite (Stéphane Audran), recrutée par deux sœurs esseulées, va bouleverser un village luthérien rigoriste du Danemark. Une grande œuvre sur le déni du désir et du plaisir, qui se termine par un orgasmique dîner dans lequel cailles en sarcophage au foie gras s’acoquinent au savarin et au baba au rhum. Même le pape François le cite en référence.

The Lunchbox de Ritesh Batra (2013)

Ou comment revisiter la romance épistolaire. La lettre devient ici une boîte en fer, la fameuse lunchbox du titre, qu’Ila remplit consciencieusement tous les jours pour qu’elle soit livrée à son mari, qui s’en fout royalement. Un jour, erreur de destinataire, et la lunchbox arrive à Saajan, un veuf solitaire qui se délecte du plat d’Ila. De là naît un échange, une rencontre par plats interposés dans lequel la cuisine devient le langage de l’amour et le moyen de communication entre deux Indes, hors du système de caste. 

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Tampopo de Jūzō Itami (1987)

C’est une quête que propose le film de Jūzō Itami sorti en 1987, celle de Tampopo, une jeune veuve qui, aidée de Goro, un étrange conducteur de camion qui devient son mentor, cherche à réaliser le ramen parfait. Dans leur aventure, ils croisent nombre de situations toutes aussi culinaires, comme un couple qui s’ébat dans une chambre d’hôtel à l’aide d’œufs, une mère de famille qui prend son dernier repas ou encore une femme qui aime diablement tâter du fruit dans les supermarchés. De petites histoires en forme de micro portraits de la société japonaise, qui passent par ce qui est indispensable à chacun : la bouffe.

La Grande Bouffe de Marco Ferreri (1973)

Présidente du jury à Cannes en 1973, Ingrid Bergman avait détesté le film de Marco Ferreri. Il faut dire qu’il ne fait pas grand-chose pour être aimé ni aimable. Suicide organisé de quatre notables à coups d’orgie boulimique, aussi bien alimentaire que sexuelle, La Grande Bouffe en a écœuré plus d’un lors de sa houleuse projection cannoise, qui s’est terminée sous les huées. Devenu depuis un classique du septième art, il est reconnu comme ce qu’il est, une charge féroce et sans concession contre la bourgeoisie capitaliste. 

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Ratatouille de Brad Bird (2007) 

Ah ! Paris… Sa tour Eiffel. Sa gastronomie. Ses rats. Il y a tout ça dans le Pixar de Brad Bird, sorti en 2007. Dans la capitale française, Remy, un rongeur fin gourmet, rêve de devenir chef. Il va y parvenir en se faufilant dans la toque d’un jeune commis de cuisine peu habile. Avec le talent de Remy et les bras d’Alfredo, c’est l’étoile assurée. Drôle et particulièrement émouvant, le film est surtout un bel hommage à l’art culinaire, à nos madeleines de Proust et au refus du déterminisme. Et, oui : la ratatouille de Remy a l’air à tomber.

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