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Infographie - Quand les espions parlent de leur époque

  • Perrins Quennesson
  • 2024-01-29

Après la trilogie « Kingsman », Matthew Vaughn signe son retour avec « Argylle », dans lequel une romancière devient malgré elle l’héroïne de ses propres histoires d’espionnage. La limite entre fiction et réalité se révèle poreuse dans ce film qui résonne fort avec notre ère où le virtuel prend le pas sur le réel. Toujours disposés aux cascades et affaires alambiquées, les agents secrets du septième art sont aussi bien souvent les témoins des angoisses et des changements de leur époque. La preuve par 005 (films).

James Bond

Comment passer outre le plus grandiloquent de tous les espions ? Citer un film serait une bévue tant le dandy au permis de tuer est un marqueur de son époque depuis 1962. Profondément influencé par la guerre froide dans ses débuts, le James Bond d’aujourd’hui est presque apatride, affecté par la globalisation du monde. Autrefois flambeur et invulnérable, il est désormais un homme hanté par les conséquences de ses actes, à la fragilité de plus en plus criante. Si même 007 peut se remettre en question, alors tout le monde en est capable.

Conversation secrète

La première Palme d’or de Francis Ford Coppola, sortie en 1974, mettait en scène un écouteur solitaire. Harry Caul, un espion dont le job principal, et l’unique passion avec le saxophone, consiste à obtenir le meilleur enregistrement possible d’une conversation. Mais, quand les remords se pointent, c’est toute une Amérique postWatergate qui flanche. Surveillance, paranoïa et pouvoir de l’information sont au cœur de ce thriller inquiet d’une société en plein boom technologique. Un monde où l’on préfère les autres à portée de micro, mais pas plus près.

Black Book

Come-back européen de Paul Verhoeven en 2006, Black Book suit Rachel Stein (Carice Van Houten), une jeune femme juive devenue espionne pour le compte de la résistance néerlandaise à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Œuvre tentaculaire dans laquelle la morale ne cesse de basculer, le film témoigne non seulement d’une vision moins manichéenne et héroïque de la guerre, mais surtout s’inscrit dans une démarche féministe rare. Il rappelle le rôle essentiel des femmes dans l’art du renseignement, bien trop souvent caricaturé jusqu’alors par une hypersexualisation.

Chasse à l'homme

En 1939, un célèbre chasseur tient Adolf Hitler dans son viseur. Il simule un tir avant de réellement introduire une balle dans la culasse de son arme. C’est à ce moment-là qu’il est surpris et capturé par un garde nazi. Telle est la scène d’ouverture magistrale du Chasse à l’homme de Fritz Lang (sorti en 1941 outre-Atlantique). Le film, qui reprend tous les codes du cinéma d’espionnage (imposture, simulacre, traque…), était un message franc de la part du cinéaste austro-allemand, naturalisé américain, pour mettre fin à l’inaction des États-Unis face à ce qui se passait en Europe.

Citizen Four

L’espion espionné. En 2015, le documentaire de Laura Poitras revenait sur le nouveau héros du XXIe siècle : le lanceur d’alerte. Edward Snowden était un type lambda jusqu’à un jour de 2013 durant lequel il a décidé de révéler au grand jour les pratiques illégales de surveillance mondiale généralisée de son employeur, la NSA. Traqué depuis, contraint de vivre comme un fugitif, il incarne la résistance contemporaine. Lointain héritier du Harry Caul de Conversation secrète, le protagoniste de Citizenfour a ça en plus qu’il n’a rien de fictionnel.

Laura Poitras, dans l’intimité de Snowden

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