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  • 4 min

À voir sur mk2 Curiosity : Sébastien Lifshitz donne la parole aux «Invisibles»

  • Hugues Porquier
  • 2024-04-04

Pour la sortie en salles mercredi prochain de « Madame Hofman », le cinéaste Sébastien Lifshitz débarque sur mk2 Curiosity. Il nous offre l’un de ses plus beaux documentaires, Les Invisibles, nous confie un souvenir précieux de son enfance, et nous parle des films qu’il aime.

Pour regarder « Invisibles » de Sebastien Lifshitz

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Dans Les Invisibles (2012), Sébastien Lifshitz donne la parole à Yann, Pierre, Bernard, Jacques (x2), Pierrot, Thérèse, Christian, Catherine, Elisabeth et Monique. Ils ont tous au moins deux points communs. Ils sont nés dans l’entre-deux-guerres, et on fait le choix, malgré les tabous et les difficultés, d’assumer pleinement leur homosexualité. Devant la caméra, ils se livrent sans réserve sur leur passé.

En assumant fièrement leur amour, ces “invisibles” ont joué un rôle crucial dans l’acceptation de l’homosexualité en France. Jacques s’affiche ouvertement dans une émission télévisée. Thérèse - à qui Lifshitz va consacrer un documentaire, Les Vies de Thérèse, en 2016 - milite avec acharnement et effectuent des avortements illégaux. De son côté, Christian est forcé de faire son coming out, affiché malgré lui dans une photographie illustrant un article sur l’homosexualité dans Paris Match.

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Leurs témoignages sont accompagnés d’archives personnelles, souvent des photos et vidéos de famille. On retrouve également des séquences, filmées par la réalisatrice engagée Carole Roussopoulos, de manifestations féministes et gays des années 1970. Ce dispositif permet de faire le lien avec le passé, et de mêler l’intime aux questions sociétales. Les mémoires tourmentées de ces marginalisés sont exposées au grand jour. Elles dévoilent le visage peu reluisant d’une France rétrograde, où l’homophobie est institutionnalisée.

Loin de ces périodes de lutte, Lifshitz pose aussi un regard d’une tendresse inouïe sur le présent des “invisibles”. Grâce à des séquences tournées en cinémascope, Lifshitz filme le quotidien apaisé de chacun. On suit Jacques et Bernard qui font leurs courses dans une supérette marseillaise. On regarde Pierrot traire ses chèvres. On se détend au bord de la piscine avec Christian. Ce flottement du temps inhérent à la retraite résonne comme un repos bien mérité pour ces indomptables, qui n’ont jamais cédé.

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Au programme également :

De Sébastien Lifshitz, découvrez aussi gratuitement Avenue de Lamballe (2019), un court métrage très personnel qu’il a spécialement réalisé pour la série des Où en êtes-vous ? du Centre Pompidou à Paris.

C’est aussi l’occasion de (re)découvrir ses autres films. Comme le bouleversant Les Corps ouverts (1998), le brillant Jour et nuit (2008), ou son tout premier court métrage Il faut que je l’aime (1994).

On vous offre aussi La Fleur du mal (2003), histoire d’une famille bourgeoise viciée par le meurtre et le mensonge. L’un des plus grands films de Claude Chabrol, avec Benoît Magimel et Nathalie Baye.

Gratuit, toujours, Salvator Mundi (2021), enquête captivante menée par le journaliste d’investigation Antoine Vitkine, sur la mystérieuse réapparition d’un tableau de Léonard de Vinci.

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