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À voir sur mk2 Curiosity : Les Apaches, le coup de maître corsé de Thierry de Peretti
- Agathe Wippler
- 2024-08-29
Tourné à Porto-Vecchio avec des ados du cru sur les lieux du fait divers choc dont il s’inspire, ce premier long métrage du réalisateur insulaire - dont le puissant À son image sort en salles - est aussi le premier film 100 % corse sélectionné au Festival de Cannes.
Pour découvrir le film, c'est par ici.
Pour son premier long métrage, Thierry de Peretti signe une œuvre choc. Il la situe en Corse, son île natale, étonnamment peu montrée au cinéma. Il veut en dévoiler la beauté et la modernité, en évitant absolument les clichés. Des jeunes ouvriers, marginalisés tels des Apaches - ceux d’Amérique ou du Paris 1900 - occupent le devant de la scène.
Le naturalisme du film, dont le scénario s’inspire d’un tragique fait divers survenu près de Porto-Vecchio, tend vers le documentaire. Les jeunes acteurs, castés dans la région, sont tous non-professionnels. Les dialogues sont si bien écrits qu’ils semblent spontanés.
Une soirée clandestine dans une “maison de vrais gaulois” fortunés entraîne une série d'événements dont les quelques ados impliqués ont du mal à se dépêtrer. Ressentant chaque jour leur infériorité sociale, les jeunes sont prêts à tout pour s’en échapper. Alors le drame, inévitablement, se rapproche. Le réalisme devient glaçant.
Les couleurs chaudes et l’accent chantant des personnages donnent une atmosphère unique au film. On se sent bien loin de la métropole. Le format étroit (1:33) nous enferme dans un petit espace qui s’oppose aux vastes paysages corses - refus, là encore, de montrer l'île comme une carte postale. En restant sobre dans la mise en scène, Thierry de Peretti nous offre des scènes mémorables. La soirée interdite est hypnotisante, la scène centrale procure un choc d’une puissance rare, et la dernière séquence, brillante, donne tout son sens au titre.
Au programme également :
Pour la ressortie des films de Jacques Rozier, le plus libre des cinéastes de la Nouvelle Vague, on ressuscite pour vous Lettre de la Sierra Morena, bonbon inédit resté caché depuis 1983, à voir gratuitement. Dans le rôle d’un aspirant cinéaste au côté de Maurice Risch, Fabrice Luchini y défend avec panache le cinéma forain.
On vous propose également le splendide Cyrano de Bergerac, adapté pour la première fois en long métrage par l’Italien Augusto Genina. L’exceptionnelle colorisation au pochoir donne une patine unique à cette œuvre de 1925, à découvrir gratuitement.
Et le film mystère de la semaine vous amène à la rencontre d’un médecin culte en proie à des petites sautes d’humeur…