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À voir sur mk2 Curiosity : « Brando » de Gisèle Vienne

  • Cannelle Anglade
  • 2022-04-07

Un chalet en montagne, trois personnages impénétrables et la voix de Scott Walker sur des modulations métalliques... Tel est le programme de ce court-métrage lynchéen de Gisèle Vienne, dont le troublant « Jerk » est en salles en ce moment.

Ce court-métrage réalisé en 2014 par la plasticienne, chorégraphe et metteuse en scène franco-autrichienne Gisèle Vienne accompagne un morceau du crooner Scott Walker, en collaboration avec le groupe de drone métal Sunn O))). Imaginé pour la chanson, il engouffre ses spectateurs dans un mystère qui restera entier, du début à la fin.

On devine que ce sont une mère et son fils qui s’embrassent aux abords d’un joli chalet en pleine forêt. Seulement, sur les inflexions lentes et distordues des guitares électriques, la mère – une magnifique femme à la blondeur angélique, interprétée par la danseuse Anja Röttgerkamp – se déplace très singulièrement.

Le dérèglement semble être provoqué par la musique(« A beating would do me »), mais se dégage aussi de l’attitude de la mère,
qui se déplace comme en slow motion, entame une chorégraphie énigmatique, à la fois lente et frénétique. Elle se contorsionne, semble presque à deux doigts de se démembrer. L’enfant (Léon Rubbens) observe de loin, à travers une vitre. On sent la peur dans ses yeux. Il se réfugie dans une cachette et s’enferme dans le noir.

Regarder la violence : Gisèle Vienne et Vincent Le Port

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On quitte alors un instant la maison de montagne pour arriver sur une route sinueuse bordée de forêt, filmée en travellings aériens, qui ne sont pas sans rappeler les premiers plans du Shining de Kubrick, où là aussi, la musique (par Wendy Carlos) nous emmenait vers des contrées étranges et non recommandées.

« Jerk », le film passionnant (et ultra troublant) de Gisèle Vienne

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L’opéra macabre continue, et nous découvrons le visage ensanglanté de la femme blonde. Est-elle tombée ? S’est-elle jetée du balcon ? Tandis que l’enfant se met à saigner du nez, au même moment, le lien invisible unit ces deux êtres devient évident.

Aux derniers instants du film, une femme plus âgée fait son apparition. Elégante, sobrement habillée, c’est la romancière Catherine Robbe-Grillet (à l'œuvre largement érotique) qui campe cette figure très lynchéenne dont on ne saura rien, sinon qu’elle provoque un demi sourire sur les lèvres de la femme blonde.

Pour voir le film, cliquez ici.

THEÂTRE – « L’Etang » de Gisèle Vienne

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Images: © 4AD

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