À voir sur les plateformes : Sandra Hüller face à un père facétieux, un drame romantique avec Ryan Gosling et une série signée Guy Richie

Sick of Myself de Kristoffer Borgli (2022) 

Une jeune femme lassée de vivre dans l’ombre de son compagnon - une star montante de l’art contemporain - a soudain l’idée folle de s’inventer une maladie rare pour exister. Et ça va marcher, jusqu’à l’absurde, la malade imaginaire devenant même égérie pour une marque « inclusive et unisexe » … Dans la lignée de l’univers léché et toxique de Ruben Östlund, le Norvégien Kristoffer Borgli signe, pour son premier film, une satire jouissive sur le narcissisme 2.0.

Dispo sur MYCANAL

The Truman Show de Peter Weir (1998)

Truman mène une vie rangée dans une petite ville balnéaire paisible mais un doute s’immisce dans ce quotidien. Et si toute sa vie n’était qu’un mensonge ? Tandis que Truman mène son enquête et tente d’échapper aux caméras qui le traquent sans cesse, Peter Weir nous emporte dans un vertige paranoïaque et visionnaire qui se mue en épopée intime.  Car si le dispositif audiovisuel est ludique (la ville est un studio géant), le film dépasse très vite ce projet-là, grâce au jeu illuminé de Jim Carey et à l’écriture impitoyable et gracieuse d’Andrew Niccol.

Dispo sur LACINETEK

Blue Valentine de Derek Cianfrance (2010)

Chronique, en forme de puzzle sentimental, d’un grand amour qui s’éteint, Blue Valentine est illuminé par deux comédiens en état de grâce, Ryan Gosling et Michelle Williams. Le réalisateur parvient, par des effets de flashbacks et un naturalisme minutieux, à rendre cette histoire de couple universelle - qui peut se vanter de ne pas avoir vécu la tragédie d’un amour qui s’étiole avec les années ? Déchirant, charnel, Blue Valentine est une petite bluette (au ukulélé) entêtante et bourrée de charme.

Dispo sur MUBI

Toni Erdmann de Maren Ade (2016)

Une femme d’affaire allemande basée à Bucarest voit son père débarquer sans prévenir. Dans son existence métallique et parfaitement ordonnée, il n’y a pas de place pour un vieux père anarchiste qui lui fait honte.  Mais à la question « es-tu heureuse ? », elle est incapable de répondre. Il va alors tenter de l’aider à retrouver un sens à sa vie en s’inventant un double facétieux et hirsute : Toni Erdmann. Le face-à-face entre Sandra Hüller et Peter Simonischek est aussi émouvant qu’abruptement drôle et par instant, totalement merveilleux. Le film est une leçon de cinéma et va réveiller en vous joie et folie douce.

Dispo sur ARTE

The Gentlemen de Guy Ritchie (série, 2024)

Spin off du film éponyme sorti en 2020, la série The Gentlemen raconte la mauvaise surprise qui attend Eddie Horniman lorsqu’il hérite du château de son père aristocrate… En effet, il se retrouve malgré lui à la tête de la plus grande ferme de marijuana d’Europe. Pour parfaire l’ambiance mafia en redingote qui avait fait le succès du film initial, de dangereuses figures du crime organisé veulent leur part du gâteau. Le cinéaste anglais (Snatch) réussit son pari et nous offre une série à déguster avec une cup of tea, of course. 

Dispo sur NETFLIX

Ten d’Abbas Kiarostami (2002) 

Une voiture qui roule sans but précis, un cinéaste embarqué et des femmes qui se livrent dans l’intimité de l’habitacle, de l’épouse soumise à la prostituée frondeuse. Dix séquences qui forment un seul cri et explorent la condition des femmes en Iran. À mi-chemin entre fiction et documentaire, la radicalité du dispositif en huit clos donne une force inouïe aux récits, et provoque un sentiment de claustrophobie, de colère hélas encore d’actualité aujourd’hui.

Dispo sur mk2 CURIOSITY