
Si sa période la plus fameuse demeure celle des piscines californiennes et des portraits intimistes des années 1960, le peintre britannique s’est constamment renouvelé jusqu’à aujourd’hui. Cette rétrospective (dont l’intitulé, « Rappelle-toi, ils ne peuvent pas annuler le printemps », fait un pied-de-nez à la cancel culture, bête noire de l’incorrigible libertaire de 88 ans) n’omet aucune période, depuis ses premières toiles célèbres jusqu’aux miniatures sur iPad en passant par ses installations vidéo.
C’est principalement dans le Yorkshire et en Normandie que l’artiste a passé les vingt-cinq dernières années, sur lesquelles l’exposition met l’accent, avec pour passions principales « la photographie, la perspective et le tabac ».
Ce qui frappe d’emblée dans les œuvres récentes, c’est leur touche impressionniste que l’on pourrait juger naïve. Les maisons à colombages viennent se fondre dans la palette acidulée du bocage, en rupture avec l’hyperréalisme des débuts. Mais, à y regarder de plus près, chaque toile demeure savamment structurée, faisant basculer le naturalisme paysager vers des compositions quasi abstraites, aux couleurs florales et aux perspectives débordant du cadre. Jusqu’à se teinter, depuis son retour à Londres en 2023, d’une dimension métaphysique qui renoue avec les techniques des maîtres anciens et les recherches sur l’optique.
. Dans le dernier pan de son œuvre, David Hockney rend hommage en particulier à trois peintres majeurs : le paysagiste néerlandais Meindert Hobbema, le poète symboliste William Blake et l’expressionniste Edvard Munch. Trois figures clés qui permettent d’aborder sa peinture sous un angle inédit.
: « David Hockney 25, “Do remember, they can’t cancel the spring” », à la Fondation Louis Vuitton, jusqu’au 31 août. Plus d’infos ici.
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