
La Maman et la putain (1973) de Jean Eustache
Chef-d’œuvre fleuve sur un triangle amoureux, film culte en forme d’autofiction tourmentée, le film dérange à Cannes, notamment par sa manière très cash de discourir sur la sexualité – il se dit qu’on y entendrait cent vingt-huit fois le mot « baiser ». Il obtient le Grand Prix, malgré l’aversion de la présidente du jury, Ingrid Bergman.

La Grande bouffe (1973) de Marco Ferreri
La même année, un autre film fait scandale, un peu moins romantique. Satire de la société de consommation, il raconte le suicide de cinq amis qui décident de manger jusqu’à se tuer. Au programme : vomissements, prouts et gaspillage. Le côté farce bouffonne hérisse certains festivaliers.

Sous le soleil de Satan (1987) de Maurice Pialat
Cette Palme d’or sur le doute, la foi, ou le conflit entre le bien et le mal, donne lieu à l’une des plus célèbres punchlines du festival. Celle du réalisateur venant récupérer son prix sous les sifflets : « Si vous ne m’aimez pas, je peux vous dire que je ne vous aime pas non plus. » Les reproches faits au cinéaste concernent son adaptation jugée infidèle de l’œuvre de Bernanos. En réaction, Pialat leur a-t-il fait un bras d’honneur a-t-il juste levé le poing ? Y’a toujours débat.

Irréversible (2002) de Gaspar Noé
Tapez « Cannes 2002 : réactions Irréversible » sur Youtube pour mesurer l’ambiance. « C’est scandaleux ! » « C’est se foutre de la gueule du monde », « Dégueulasse », « T’es une merde, Noé… » Une partie du public reproche au réalisateur, qui filme un viol en plan-séquence, une violence complaisante.

The Last Face (2016) de Sean Penn
C’est plutôt les ricanements que génèrent ce film sur fond de mission humanitaire et ce, dès le premier carton du film « La violence de la guerre en Afrique n’est comparable pour les Occidentaux qu’à la brutalité des rapports entre un homme et une femme qui s’aiment d’un amour impossible. » Effectivement, c’est pas hyper subtil.
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