Foxtrot de Samuel Maoz : tragédie moderne

L’Israélien Samuel Maoz – à qui l’on doit l’impressionnant huis clos Lebanon (2010), inspiré de son expérience de soldat dans l’armée israélienne lors de son intervention au Liban en 1982 – signe un film dense et surprenant qui convoque à la fois l’histoire européenne du xxe siècle et l’actualité d’un conflit israélo-palestinien dont on ne voit pas le


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L’Israélien Samuel Maoz – à qui l’on doit l’impressionnant huis clos Lebanon (2010), inspiré de son expérience de soldat dans l’armée israélienne lors de son intervention au Liban en 1982 – signe un film dense et surprenant qui convoque à la fois l’histoire européenne du xxe siècle et l’actualité d’un conflit israélo-palestinien dont on ne voit pas le bout. Le récit, pensé comme une tragédie grecque, se divise en trois actes, suivant tour à tour le point de vue d’un père (qui sent remonter en lui des traumatismes d’enfance), d’un fils (un soldat mobilisé dans un check-point désert) et d’une mère (personnage qui conclut le film sur une note cathartique). Mais c’est dans sa deuxième partie que le film tire le mieux les ficelles de sa tragédie. Dans une scène onirique, Maoz filme de façon expérimentale, déstructurée, les corps des jeunes soldats israéliens, avec une liberté qui fait oublier un instant la dureté de leur quotidien. Le retour à la réalité – et à un cadrage plus classique –, quand ils se retrouvent soudain nez à nez avec leurs ennemis palestiniens, n’en est que plus brutal.

:de Samuel Maoz
Sophie Dulac (1 h 53)
Sortie le 25 avril