
On attend toujours le nouveau film d’Evan Glodell, 12 ans après la sortie de son fulgurant Bellflower. Une œuvre d’autant plus culte qu’elle reste à ce jour l’unique réalisation de ce cinéaste-acteur-producteur indépendant et radical. La fabrication de cette romance inclassable, road-movie à l’arrêt baigné dans une atmosphère apocalyptique à la Mad Max, ferait l’objet d’un passionnant documentaire.
Il a fallu 8 ans à Glodell pour écrire cette histoire inspirée de sa rupture avec sa petite amie. Désabusés et convaincus que la fin du monde est proche, deux potes se lancent dans la fabrication d’une voiture de guerre équipée d’un lance-flammes, Medusa. Arrive alors Milly, jeune femme portée sur la bouteille et adepte de sensations fortes qui chamboule leur petit monde. D’abord pour le meilleur, puis pour le pire.
Pour l’incarner, Glodell a fait appel à… l’ex qui a brisé son cœur. Il faut dire qu’avec un budget de 17 000 $, le réalisateur n’a d’autres choix que de piocher dans son entourage. Caméras bricolées à l’arrache, Medusa qui explose, le tournage s’avère aussi rocambolesque que les aventures de Woodrow et Aiden. Un film fou et sans concession d’un cinéaste qui ne transige pas avec la liberté.
Au programme également : Bellflower est à découvrir gratuitement dans notre collection Ça part en cacahuètes, composées de 15 films poignants, effrayants ou barrés qui dépassent allégrement les limites du raisonnable, et repoussent les frontières de la créativité. Dolan, Klapisch, Laugier, Almodovar… Accrochez-vous ! On vous offre également gratuitement pendant 7 jours deux autres pépites : Le Hasard (1987) de Krzysztof Kieślowski et le court métrage de Sébastien Lifshitz Les Corps ouverts (1998), plongée envoûtante d’un jeune homme dans le Paris queer.