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La contamination chez Todd Haynes

  • Quentin Grosset
  • 2020-02-25

Dans les films de Todd Haynes, le motif de la maladie contamine souvent le récit. Mais les pathologies qui touchent ses personnages apparaissent surtout comme la manifestation somatique du poids de toute une société 
elle-même patraque. Superstar. The Karen Carpenter Story (1988) Haynes réalise un biopic de la chanteuse des Carpenters, un groupe seventies cheesy,

Dans les films de Todd Haynes, le motif de la maladie contamine souvent le récit. Mais les pathologies qui touchent ses personnages apparaissent surtout comme la manifestation somatique du poids de toute une société 
elle-même patraque.

Superstar. The Karen Carpenter Story (1988)
Haynes réalise un biopic de la chanteuse des Carpenters, un groupe seventies cheesy, en faisant jouer tous les personnages par des poupées Barbie. Avec ce parti pris étonnant, il sonde la face sombre de leurs chansons inoffensives, dénonçant la pression conformiste que l’industrie musicale a exercée sur le corps de Karen Carpenter, morte des suites de son anorexie à 32 ans.

Poison (1991)
Dans son article « AIDS and new queer cinema » (2004), la théoricienne Monica B. Pearl indique que la discontinuité de cette adaptation en trois parties de Jean Genet épouse la narration rétrovirale du V.I.H. – il s’attaque au système immunitaire lui-même. Une stratégie queer visant à contrer les représentations stigmatisantes des malades.

Safe (1996)
Todd Haynes ausculte la dégradation physique et mentale de Carol White (Julianne Moore), bourgeoise de Los Angeles prise soudainement de maux étranges et très inquiétants. Haynes reste flou sur l’origine de sa maladie, mais 
on y voit une satire sur le climat aseptisé et suffocant de l’American way of life.

Loin du Paradis (2002)
Dans le Connecticut des années 1950, Cathy Whitaker (Julianne Moore) découvre 
son mari en train d’embrasser un homme, à l’époque où 
être gay est envisagé comme une maladie… Todd Haynes montre à la fois la violence de la médecine et celle 
des qu’en-dira-t-on, qui empêchent ses personnages de vivre librement. QUENTIN GROSSET

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