CinémaPETIT ÉCRANCultureQUEER GAZEDIVINE GANGI.A. QUOI ?Le magazine
  • Critique
  • Article
  • 3 min

« Marin des montagnes » de Karim Aïnouz : en quête des origines

  • Perrine Quennesson
  • 2024-03-15

[Critique] Le Brésilien Karim Aïnouz propose un documentaire à la première personne, qui revient sur ses origines, en Algérie, pays de son père. D’Alger à Tizi Ouzou, il remonte le fil de son histoire et regarde avec curiosité ce pays pas si étranger.

Comme un trait d’union entre toutes ses œuvres, de ses premiers travaux aux récents (et sublimes) La Vie invisible d’Eurídice Gusmão et Le Jeu de la reine, Karim Aïnouz interroge l’identité. En passant par des phases de déconstruction puis de reconstruction, ses personnages se heurtent, se questionnent et prennent conscience de ce qu’ils sont au monde.

Cet exercice, intime et bouleversant, le cinéaste l’applique à lui-même dans Marin des montagnes. Né d’un père algérien, qu’il n’a rencontré qu’à sa majorité, et d’une mère brésilienne, Karim Aïnouz s’embarque vers l’Algérie pour remonter le fil de cette partie de lui qu’il ne connaît pas. De son arrivée en bateau à Alger jusqu’aux reliefs escarpés de la Kabylie, le réalisateur observe tel un ethnologue curieux et fasciné ce pays qui lui est si familier et pourtant inconnu.

Jusqu’à imaginer, lorsqu’il rencontre un homonyme dans la ville de naissance de son père, ce qu’aurait pu être sa vie s’il avait grandi ici plutôt qu’au Brésil, auprès de sa mère. Cette dernière, il ne l’oublie pas. Marin des montagnes est d’ailleurs avant tout une longue lettre posthume à cette femme qu’il aime et admire, qui hante le film par les archives et par ses absences. De la poésie en état de grâce.

Marin des montagnes de Karim Aïnouz, Les Films des Deux Rives (1 h 35), sortie le 17 avril.

Inscrivez-vous à la newsletter

Votre email est uniquement utilisé pour vous adresser les newsletters de mk2. Vous pouvez vous y désinscrire à tout moment via le lien prévu à cet effet intégré à chaque newsletter. Informations légales

Retrouvez-nous sur