Albert Serra prépare un mélodrame avec Benoît Magimel

Bora Bora mettra en scène l’idylle tumultueuse d’un diplomate français et d’une autrice polynésienne.

Après Liberté (prix spécial du jury dans la sélection Un certain regard à Cannes en 2019), expérience radicale et sensorielle dans laquelle Albert Serra filmait trois libertins boutés hors de la cour puritaine de Louis XVI, le réalisateur catalan reviendra prochainement avec un mélodrame porté par Benoît Magimel. D’après Le Film Français, Bora Bora mettra en scène l’idylle tumultueuse d’un diplomate français et d’une autrice polynésienne, dans les îles paradisiaques du Pacifique, « sur fond de tensions raciales, de crises politiques et d’espionnage ». 

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Déjà en 2013, à propos de son film Honor de Cavallerí, variation minima­liste sur le Don Quichotte de Cervantes, le réalisateur nous confiait en interview vouloir « raconter cette écra­sante histoire avec de toutes petites caméras. Le numérique est utile pour raconter cette intimité, mais, en même temps, c’est l’intimité d’un grand roman »

Le réalisateur pourrait de nouveau, avec un tel scénario, vouloir conjuguer grandeur de l’histoire et dispositif de mise en scène plus confidentiel. Dans La mort du roi Louis XIV par exemple, le spectateur suivait la déchéance progressive du souverain, immergé dans l’espace clos de sa chambre, les couloirs anxiogènes d’un palais crépusculaire, nous permettant d’accéder sensiblement à récit qu’on aurait pu croire figé par l’histoire. Si l’on s’en tient au pitch du projet, il y a donc de grandes chances pour qu’Albert Serra nous fasse du grand Albert Serra. Tourné en Juin 2020, le film devrait voir le jour début d’année prochaine.

Cameron Guyot

Crédit photo: IMDb