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« La Beauté des choses », dernier film caché de Bo Widerberg

  • Léa André-Sarreau
  • 2020-01-31

Sorti en 1995 et inédit en France, le dernier film de cette figure de proue de la Nouvelle Vague suédoise puise sa force dans une critique féroce des rapports de domination entre une élève et sa professeure.

Malmö, 1942. Dans une Suède corsetée par les interdits, Stig, adolescent à la blondeur angélique, entame une relation avec sa professeure Viola, découvrant l’enivrement des premiers émois sexuels…Longtemps évincé par son compatriote Ingmar Bergman -avec qui il partage une esthétique à la fois austère et charnelle- l’outsider Bo Widerberg ausculte dans cette chronique naturaliste la rencontre impossible entre deux corps que tout oppose socialement, notamment grâce à un habile ballet chorégraphié, dans lequel les personnages traversent des portes infranchissables, s’aventurent dans des espaces confinés pour s’atteindre. Refusant toute psychologisation, le cinéaste multiplie les gros plans silencieux sur des détails érotiques -une main remontant le long d’une jambe, un regard intense hors champ, un zoom à la Visconti sur une épiderme voilée-, pour matérialiser l’attraction mais aussi la violence de cette relation d’emprise.  Ainsi, l’initiation amoureuse se métamorphose progressivement en un jeu de pouvoir malsain entre l’élève modeste et la maîtresse bourgeoise, dont Bo Widerberg se sert pour critiquer les schémas de domination hiérarchiques aliénants.

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