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Bruce LaBruce, quel cinéphile es-tu?

  • Quentin Grosset
  • 2016-07-11

The Misandrists, le film que tu es en train de monter, en trois mots ?
Féministe, politique et scandaleux. C’est la première fois que je réalise un film avec une distribution entièrement féminine.

Trois films qui ont marqué ta jeunesse ?
Ado, j’étais fou de Jodie Foster. Je m’étais carrément fait faire un tatouage à son effigie. Au tout début des années 1980, elle était devenue une icône punk après que John Hinckley a tenté d’assassiner Ronald Reagan dans l’espoir d’attirer son attention. Un vendredi dingue, dingue, dingue de Gary Nelson et La Petite Fille au bout du chemin de Nicolas Gessner étaient mes deux films préférés de Jodie. Sinon, il y a aussi Carrie de De Palma. Carrie était rousse ; j’étais roux. Elle vivait dans un environnement brutal, douloureux ; et moi j’étais dans le placard. Sa rage résonnait pas mal en moi.

Le film que tu materais à trois heures du mat’, une nuit d’insomnie ?
Quand j’étais petit, je vivais dans une ferme. On n’avait que trois chaînes de télé. Le week-end, la nuit, je zappais au hasard, je restais éveillé jusqu’à cinq heures du matin. Je regardais des films comme The King of Marvin Gardens de Bob Rafelson, des films qui m’ont permis de me rendre compte qu’il existait un cinéma mainstream plus intéressant, plus expérimental.

Trois raisons de lire Porn Diaries, ton nouveau bouquin ?
Il est à la fois divertissant, sincère et incendiaire. Je reviens sur la manière dont je suis entré dans l’industrie du porno. D’une certaine manière, mon producteur Jürgen Brüning et moi avons été les pionniers d’un porno queer, féministe et politiquement engagé, qui est aujourd’hui assez répandu.

Le film que tu as vu trois fois, ou plus ?
Intérieurs de Woody Allen. Je ne m’en lasserai jamais. J’ai trois soeurs, comme dans le film, donc il m’intéresse déjà pour ça. Ensuite, j’ai toujours été fasciné par son atmosphère extrêmement pesante.

Les trois films les plus provocateurs, selon toi ?
Déjà il y a Salò ou les 120 journées de Sodome de Pasolini – inutile d’expliquer pourquoi. Ensuite, j’adore La Luna de Bertolucci. Ça parle d’une façon très poétique d’un inceste entre une mère et son fils. Et j’aime beaucoup aussi À la recherche de Mr. Goodbar de Richard Brooks. La sexualité est une dimension essentielle de la vie de la protagoniste, qui n’a aucun code moral. C’est inhabituel de voir ce genre de personnage, bien qu’il soit horriblement puni à la fin.

Livre : « Porn Diaries. How to Succeed in Hardcore Without Really Trying »
de Bruce LaBruce

 

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