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« Les étendues imaginaires »

  • Timé Zoppé
  • 2019-03-05

Le jeune Singapourien Yeo Siew Hua a décroché le Léopard d’or à Locarno en 2018 avec ce thriller politique et onirique qui aime cultiver les fausses pistes.

 À Singapour, un tandem de policiers mène l’enquête sur un chantier d’aménagement du littoral après la mystérieuse disparition de plusieurs ouvriers. En remontant le cours des événements, ils creusent l’histoire d’un des disparus, Wang… et nous voilà plongés dans la reconstitution de la vie de celui-ci, sans savoir s’il s’agit d’un flash-back ou du fruit de l’imagination des enquêteurs. Télescopant avec talent les différents points de vue et temporalités, le cinéaste fait décoller son alarmant récit, qui explore la terrible condition des travailleurs immigrés pauvres dans la fourmillante cité-État de Singapour, vers des contrées plus vaporeuses. À mesure que se tisse la toile complexe de l’enquête se dessinent les liens entre les protagonistes, donnant là aussi lieu à de sublimes moments suspendus, comme lorsqu’un ouvrier bangladais, devenu ami avec Wang, lui masse doucement la nuque pour le délester un instant de l’insoutenable poids de sa réalité.

Les Etendues imaginaires, de Yeo Siew Hua, Épicentre Films (1 h 35). Sortie le 6 mars

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